On sait depuis plusieurs années que les problèmes de contrôle du niveau de sucre sanguin associés au diabète sont très souvent une conséquence directe du mode de vie occidental. Par exemple, plusieurs études ont montré que certaines populations autochtones comme les amérindiens, les indiens Pima d’Arizona ou encore les Mowanjum d’Australie qui adoptent notre mode de vie voient leur incidence de D augmenter de façon spectaculaire. À l’inverse, lorsque ces individus renouent avec leur mode de vie traditionnel, cette tendance est rapidement renversée.
Cet impact négatif du mode de vie occidental est dû au côté excessif de nos habitudes alimentaires, en particulier la consommation d’aliments industriels contenant des quantités élevées de sucres, de gras et de farines raffinées (et de calories) qui favorise le surpoids corporel, surtout à une époque où nous sommes de plus en plus sédentaires. Ce mode de vie met nos systèmes de contrôle de la glycémie à rude épreuve parce que :
– Le contenu élevé en sucres simples de plusieurs aliments (les boissons gazeuses, par exemple) provoque des fluctuations importantes dans les niveaux de sucre sanguin, ce qui force notre pancréas à un surcroît de travail qui peut mener, à la longue, à son épuisement et à l’arrêt de la production d’insuline.
– L’embonpoint et l’obésité, augmentent la quantité de gras dans le sang et provoquent ainsi le développement de conditions inflammatoires. Cette inflammation chronique devient avec le temps toxique pour le pancréas et entraîne également une diminution de la production d’insuline.
– La plus faible activité musculaire causée par l’inactivité physique rend le contrôle de la glycémie plus difficile car les muscles représentent l’un des principaux organes impliqués dans la capture du sucre en réponse à l’insuline et sont donc moins efficaces lorsqu’inactifs.
La forte incidence de diabète de type 2 actuellement observée dans la population n’est donc pas due à une quelconque prédisposition face à cette maladie ou encore à une conséquence inévitable du vieillissement mais bien à une combinaison de facteurs qui interfèrent avec nos mécanismes physiologiques impliqués dans le contrôle de la glycémie.
3 grands principes pour prévenir la survenue du diabète de type 2
Fort heureusement, la grande contribution du mode de vie au développement du diabète de type 2 implique que de simples modifications à nos habitudes peuvent avoir un impact spectaculaire sur notre risque d’être affecté par cette maladie. Cette prévention du diabète peut être en grande partie accomplie à l’aide des 3 grands principes suivants :
1) il va de soi que le maintien d’un poids corporel normal constitue une facette primordiale de toute approche préventive de cette maladie.
La solution pour y arriver n’est pas de « se priver » en suivant l’un ou l’autre des innombrables régimes : non seulement ces régimes sont généralement inefficaces pour perdre du poids, mais en plus ils finissent à la longue par gâcher le plaisir de manger. Une approche réaliste pour maintenir un poids idéal est de tenter d’éviter autant que possible les aliments industriels hypercaloriques et de plutôt adopter une alimentation contenant une abondance de produits végétaux (comme les fruits et légumes et les grains entiers) qui permet à nos mécanismes de contrôler l’appétit de fonctionner de façon optimale et ainsi d’éviter la surcharge en énergie.
2) en prêtant une attention particulière au type de sucre présent dans l’alimentation (glucides).
Par exemple, les sucres simples qui sont ajoutés en grandes quantités dans les produits industriels sont rapidement assimilés et forcent le pancréas à sécréter en réaction une grande quantité d’insuline. Même chose pour les produits fabriqués à partir de farines raffinées, comme le pain blanc : les glucides présents dans ces farines augmentent la glycémie aussi rapidement que les sucres simples ! Par contre, les glucides présents dans les fibres alimentaires et les amidons complexes, retrouvés dans les légumes, légumineuses et les grains entiers sont assimilés beaucoup plus lentement et entraînent une production plus faible d’insuline, ce qui économise la fonction du pancréas.
3) l’exercice physique régulier est indispensable à la prévention du diabète de type 2.
En effet, les muscles étant les principaux organes impliqués dans l’absorption du glucose en réponse à l’insuline, une activité physique régulière, en maintenant une fonction musculaire optimale, permet d’améliorer la sensibilité à l’insuline et par là même d’assurer un niveau stable du taux de glucose sanguin. Et, ce qui ne gâche rien, l’activité physique régulière entraîne également une amélioration notable de la tension artérielle, un effet extrêmement positif pour la prévention des maladies cardiovasculaires.
Avec Presse Santé.