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Voici 5 mythes qui vous empêchent d’être heureux en couple

Crédit Photo : Support IVY

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De nombreuses croyances entourent la vie de couple. Elles relèvent bien souvent de l’idéal que nous nous faisons d’une relation conjugale. Ces mythes sur l’amour influent sur nos histoires d’amour et peuvent être sources d’échec dans le couple.

Nos histoires d’amour sont influencées par un certain nombre de croyances, qui trouvent souvent leurs origines dans notre enfance. « Avec moi il va changer », « les opposés s’attirent », « un jour mon prince viendra », « un couple heureux ne se dispute jamais »… Érigés comme des vérités, ces mythes sur l’amour nuisent parfois à nos relations et nous empêchent de trouver le bonheur à deux.

Dans son ouvrage “Les 5 croyances qui empêchent d’être heureux en couple”, Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, décrypte les croyances les plus ancrées sur le couple pour mieux s’en servir.

Le mythe de la bonne personne

« Ils se marièrent et vécurent heureux »… Les contes de fées et leurs princes et princesses prédestinés ont bercé notre enfance de cette conclusion pleine d’espoir. D’ailleurs de nombreuses personnes croient en l’âme soeur, cet idéal illusoire bien ancré dans notre inconscient collectif culturel. Difficile en effet de citer une œuvre de littérature mythique, un conte ou tout simplement une série Netflix qui ne galvanise pas ce concept surréaliste d’un seul et unique être qui serait destiné à nous combler. « C’est cette idée qu’il existe une personne avec qui on sera fusionnel, on se comprendra sans dire les choses et aux côtés de qui on sera pleinement comblé », explique Camille Rochet. C’est la première croyance identifiée par la thérapeute dans son ouvrage : le mythe de la « bonne personne ».

Il existe plusieurs « bonnes » personnes pour soi. Et non une seule qui concentrerait tout ce que l’on attend de l’autre. Pour la spécialiste, il est utopique de penser que la bonne personne se présentera miraculeusement à nous. C’est à deux que se crée et se façonne la relation amoureuse. « En réalité, vous allez permettre à un autre d’être la bonne personne pour vous. Et vous-même travaillerez quotidiennement à être la bonne personne pour votre conjoint. J’encourage régulièrement les couples à se poser et à s’interroger mutuellement : “Suis-je le bon conjoint pour toi ? Que pourrais-je mettre en œuvre pour répondre davantage à tes attentes ?” », explique-t-elle.

Les opposés s’attirent ou le mythe de l’amour-développement personnel

« Les opposés s’attirent » ou « qui se ressemblent s’assemblent » ? On a souvent du mal à savoir à quel proverbe se vouer. Si l’opposé peut nous attirer et nous rendre amoureux, nous avons besoin de ressemblances pour construire un amour durable et profond. « Les opposés s’attirent mais pour vivre en couple on a besoin d’un minimum de socle commun. Le couple est sur un axe vertical et un axe horizontal. L’axe horizontal, ça va être le plaisir de la vie du quotidien (les loisirs, les activités…), et l’axe vertical ce sont nos valeurs communes qui nous mènent vers un même objectif, un même but », schématise Camille Rochet.

L’opposé représente une forme d’inconnu donc parfois d’idéalisation. Le risque est qu’une fois l’inconnu connu, les différences de l’autre nous irritent et créent des tensions dans le couple. Pour être épanoui, le couple a donc besoin d’un cadre, de partager des valeurs communes, de repères. « Moi je trouve que le couple doit être un peu sur ces deux adages, c’est-à-dire d’un côté les opposés s’attirent parce que bien sûr on va se compléter mais en même temps qui se ressemble s’assemble pour pouvoir être sur le même axe vertical et aller vers la même direction », explicite la thérapeute.

Le mythe de l’amour passionnel nuit au couple

L’idée du couple éternellement passionnel reste très ancré dans les esprits. « On est tous fragile à ce niveau-là et d’ailleurs on le voit : le nombre d’infidélités, le nombre de ruptures sont souvent causés par cette croyance », insiste Camille Rochet. Le couple oppose deux réalités, deux attentes contradictoires : le désir d’une stabilité immuable qui se veut rassurante, et en même temps un renouvellement permanent, une passion qui dure toute la vie. Il arrive parfois que le désir de retrouver le grand frisson pousse certaines personnes à être infidèles. « C’est une vraie ambivalence et un conflit entre la raison et les émotions. Dans les crises de milieu de vie, je rencontre énormément de couples qui doivent faire un choix entre un couple qui dure, construit, avec des enfants ou un amour passionnel où l’on recommence un peu une vie », détaille l’experte.

« La passion ne dure pas. Evidemment, il faut tout faire pour la retrouver de temps en temps et j’invite les couples à partir régulièrement à deux, à se faire de beaux séjours et souvenirs pour retrouver ponctuellement cette passion, mais, dans le quotidien, c’est une utopie de dire qu’elle est là tout le temps », appuie Camille Rochet.

Le mythe du super-héros ou le sauveur dans le couple

Le sauveur se tourne exclusivement vers des personnes en difficulté et susceptibles d’avoir besoin de son aide. Être attirée par un homme inaccessible est une situation à laquelle toute femme hétéro a déjà été confrontée. Se persuader qu’un homme qui a toujours été infidèle va changer à nos côtés. « Souvent, les super-héros sont des individus qui ont une fausse croyance pour eux-mêmes, une espèce de mission intérieure qui est de se dire : “En sauvant l’autre, tu seras aimé.e”. Pour ces personnes, plus elles choisissent un conjoint qui ont besoin d’elles, plus elles vont créer une dépendance et plus elles seront aimées car l’autre ne pourra plus vivre sans elles », complète la psychologue.

Ce mythe du super-héros nous laisse penser que notre rôle est d’aider notre conjoint.e à devenir la personne que nous estimons être la mieux pour lui/elle. En réalité, les personnes atteintes du syndrome du sauveur n’ont pas seulement la volonté de secourir les autres, elles ont également besoin d’être secourues elles-mêmes. De ce fait, et sans en être conscients, les sauveurs recherchent des partenaires particulièrement insécurisants. Ainsi, l’estime de soi du sauveur dépend de la reconnaissance par les autres de ses capacités héroïques. Pour se libérer du syndrome du sauveur, il faut travailler l’estime de soi. L’aide d’un psychologue ou d’un thérapeute est recommandée afin d’entamer une introspection. « Il y a souvent une histoire derrière qu’il faut démêler pour que la personne prenne conscience de ce pour quoi elle en est arrivée là », constate Camille Rochet.

S’aimer sans conflit, une croyance à déconstruire

Il faut déconstruire le mythe selon lequel les couples qui durent sont ceux qui ne se disputent jamais car, au contraire, le conflit, dans le couple, est plutôt bénéfique selon Camille Rochet. « Fuir le conflit est une fausse bonne idée », prévient la psychologue. « Soit les deux membres du couple ont cette même croyance et se taisent, soit il y en a un des deux qui a un caractère plus fort et l’autre préfère se taire parce qu’il a trop peur de la confrontation », observe-t-elle. En cause notamment : la crainte que l’on s’aime moins si l’on n’est pas d’accord. Pourtant, un couple qui ne se dispute jamais est inquiétant, car cela peut vouloir dire que l’un.e des partenaires a complètement abdiqué devant l’autre.

L’absence de conflit ébranle le couple. « Le ou la conjoint.e qui se soumet finit par perdre une part de son identité et c’est là où peuvent survenir des ruptures, de l’infidélité, voire une dépression », explique Camille Rochet. Toutefois, il est primordial d’apprendre à bien se disputer. « Il y a souvent une confusion entre la dispute et le conflit. La dispute blesse, c’est souvent un règlement de compte tandis que le conflit consiste en une discussion pour trouver une solution », précise la thérapeute de couple. La communication est importante et le conflit doit se réaliser avec respect, attention et bienveillance.