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Voici pourquoi il ne faut pas s’endormir devant la télévision

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Souvent fatigué après une journée, on a quand même de regarder un peu la télévision, mais il arrive qu’on s’endorme sans le savoir. Certains se servent de la télévision pour se détendre, « anesthésier » leur cerveau quand les pensées fourmillent trop, se fatiguer les yeux et trouver plus facilement le sommeil.

Si pour certains le processus n’aura aucune incidence sur la suite de la nuit, pour une grande majorité de personnes, sombrer devant la télévision nuit à l’endormissement et à la qualité du sommeil. Vanessa Slimani, médecin, directrice du Centre interdisciplinaire du sommeil, et Marc Rey (1), neurologue, président de l’Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), expliquent pourquoi.

La lumière bleue

Le problème que pose la télévision réside dans la lumière bleue qu’elle renvoie et qui vient bouleverser notre horloge biologique régulée par des marqueurs, l’alimentation, la lumière et l’activité physique.

« Les écrans des appareils (télévisions, ordinateurs, smartphones, tablettes) en sont enrichis pour améliorer le contraste, or celle-ci est semblable à la luminosité du matin. En clair, c’est un signal fort qui indique au corps que c’est le jour et qu’il faut se réveiller », explique le Dr Marc Rey.

Plus précisément, cette lumière bleue empêche «la production de mélatonine (l’hormone du sommeil, NDLR), sécrétée dès que le jour baisse autour de nous », complète la médecin et psychiatre Vanessa Slimani. En retardant l’endormissement, cette lumière bleue provoque « un décalage de phase, un véritable jetlag social », insiste Marc Rey.

Un sommeil fragmenté

Laisser la télévision allumée alors que l’on dort nuit aussi au cycle de repos : « Les changements sonores, lors des publicités par exemple, réveillent à intervalles et provoquent un sommeil fragmenté, peu réparateur. De même pour les stimulations visuelles variables », précise le neurologue. Sans compter qu’après un réveil durant la nuit, il pourra être difficile de se rendormir ; un peu comme une longue sieste suffisante pour que le corps n’ait pas besoin de retrouver Morphée ensuite.

Ce que l’on regarde n’est pas non plus sans conséquence et peut rendre difficile l’endormissement et engendrer des troubles de sommeil. « Les contenus à sensation comme les thrillers, les films ou série d’horreur, suscitent des émotions très intenses et favorisent la sécrétion d’adrénaline et de cortisol qui ont un effet éveillant. C’est aussi pour cela qu’il ne faut pas se coucher fâché ! », ajoute la médecin Vanessa Slimani. Lors d’études sur le sommeil des patients durant la crise sanitaire, Marc Rey a d’ailleurs observé les conséquences sur le sommeil d’une actualité anxiogène. Il rappelle : « pour s’endormir facilement et bien dormir, il faut se sentir en sécurité ».

Ce qu’il faut privilégier

On évite bien sûr de regarder les écrans dans son lit, et le conseil vaut surtout pour les personnes souffrant d’insomnies. « Il faut que le cerveau enregistre le lit comme lieu du sommeil afin de favoriser son déclenchement et son maintien », souligne Vanessa Slimani.

Pour préparer son cerveau au coucher, un couvre-feu digital une heure avant d’aller au lit est recommandé. Durant cette heure, on se détend, on privilégie les activités relaxantes et on favorise un environnement lumineux chaud, grâce à des lumières jaunes orangées. Marc Rey le rappelle : « il faut diminuer les stimulations sensorielles pour pouvoir s’endormir. Lire ou écouter de la musique sont des activités mono-sensorielles apaisantes, contrairement aux écrans qui sont pluri-sensoriels et éveillent le corps ».

Avec Madame Figaro.