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Whatsapp, Instagram, Snapchat, Facebook : les jeunes détestent-ils ou sont-ils accros aux messages vocaux ?

Crédit Photo : BDM

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50 % des messages audio sur Facebook Messenger proviennent d’un seul pays : le Cambodge. Ces « voice notes » sont issues d’autres messageries instantanées comme Whatsapp, Instagram, Snapchat

Pas une question de génération

Ce sont les plus jeunes qui se sont approprié les messages vocaux. Même s’ils sont allergiques aux conversations téléphoniques classiques, car trop intrusives, enregistrer des messages vocaux paraît beaucoup moins angoissant. On communique toujours par la voix, mais de manière « asynchrone » donc on peut prendre le temps de répondre et réenregistrer le message s’il ne nous plaît pas.

« Souvent, les messages vocaux sont utilisés pour raconter une anecdote, quelque chose qui vient de nous arriver, avec des détails, développe-t-elle. Pour faire passer l’humour ou l’ironie, l’écrit n’est pas toujours adapté. 70 % de la communication, c’est du non-verbal », explique Catherine Lejealle, sociologue, au Huffpost. Chez les anciennes générations, aussi, on utilise les messages vocaux, car écrire un message prend trop de temps ou lorsqu’on ne parle pas très bien la langue.

Une fonction différente que le SMS

Les messages vocaux se font principalement avec des personnes très proches pas avec son patron. La fonction du message vocal n’est pas de délivrer un message comme on pourrait le faire à l’écrit. « On envoie une voice note pour entretenir la relation et rappeler combien l’autre est important, soutient-elle. C’est une manière de communiquer très personnalisée et chargée d’affectif. Donc c’est forcément dans une sphère privée très restreinte », continue Catherine Lejealle.

Les notes vocales ne laissent aussi pas de trace. Elles ne peuvent pas être facilement archivées ou transférées ce qui donne un caractère informel à l’échange. Elles sont remplies d’émotions plus authentiques qui ne risquent pas d’être altérées par une faute de frappe ou un quiproquo.

Des notes vocales trop longues

Plusieurs éléments font débat quand il s’agit des notes vocales. Tout d’abord, la longueur des enregistrements. Quand on reçoit une note vocale, on doit mettre ses écouteurs si on est en extérieur, et si c’est trop long, on se met à faire autre chose, à aller marcher ou à faire la cuisine pendant le temps d’écoute. 

Certaines applications permettent même d’augmenter la vitesse de lecture. Car au de-là d’une minute, cela commence à faire long. Certains communiquent par messages interposés pendant des jours voire des mois un peu comme des podcasts. Alors, certaines personnes envoient un message écrit juste pour dire « voilà ce dont je parle dans mon vocal, ce n’est pas pressé ».

Des conversations à rallonge

Certes, les messages vocaux sont pratiques quand on se déplace, quand on n’a pas le temps ou quand taper avec ses doigts est difficile. Mais certaines personnes ne sont pas capables d’être succintes, et finissent par parler pour ne rien dire ou ajouter des détails inutiles. On est bien loin des premiers vocaux en chuchotant, aujourd’hui on enregistre dans le métro, la rue et même les toilettes.

La question du consentement

Il faut s’assurer que la personne en face est d’accord pour communiquer de cette manière. Mettre en place des codes permet à l’autre de ne pas voir le vocal comme une injonction à écouter et surtout à y répondre rapidement. Un enchaînement de vocaux nous fait perdre du temps entre l’enregistrement, l’écoute et la réponse. À se demander si ça ne serait pas mieux de s’appeler…