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WhatsApp : Que comprendre de la mise à jour des conditions d’utilisation ?

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Jusqu’à présent, l’utilisateur de l’application de messagerie instantanée WhatsApp, pouvait volontairement partager ses données personnelles, comme son numéro de téléphone ou son nom complet. Cela va désormais être une obligation.

Une notification, que vous avez peut-être déjà reçue, vous le fait en effet savoir : vous avez un peu moins d’un mois pour vous conformer aux nouvelles règles de WhatsApp.

Si vous n’acceptez pas ces conditions d’utilisation, votre compte sera suspendu, jusqu’à ce que vous changiez d’avis. Une précision, tout de même : votre compte et la sauvegarde de conversations privées ne seront pas purement supprimés mais mis entre parenthèses.

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Pourquoi WhatsApp fait-il cette mise à jour ?

Jusque-là assez épargnée par la collecte de données personnelles, la messagerie instantanée WhatsApp prend un nouveau virage afin que Facebook amortisse enfin son investissement de plusieurs milliards de dollars lors du rachat de 2014.

Dans ses conditions d’utilisation mises à jour fin janvier, WhatsApp prépare la mise en œuvre de changements décidés dès l’automne dernier pour faciliter l’accès des entreprises à l’outil de communication et notamment faciliter l’achat directement depuis une conversation.

A quelles données auront-ils accès ?

Déployés à l’échelle planétaire, les changements opérés correspondent donc bien à une nouvelle stratégie commerciale. Les nouvelles règles mondiales prévoient un partage plus facile des données personnelles – comme le numéro de téléphone, le nom ou l’adresse IP pour géolocaliser – avec d’autres entités du groupe Facebook comme le réseau social du même nom ou Instagram, qui ont fait depuis des années du ciblage publicitaire un modèle économique.

L’utilisateur français est, sur le papier, toutefois mieux loti. Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) encadre en effet la collecte des données des citoyens européens dans un cadre strict qui exclut une réutilisation commerciale.

Un porte-parole a tenu à éteindre le début de polémique en France : « WhatsApp ne partage pas les données des utilisateurs européens avec Facebook dans le but d’améliorer les publicités ou les produits commerciaux du groupe. »

Elles ne seront donc utilisées que pour développer les fonctionnalités offertes aux comptes professionnels WhatsApp Business, selon Facebook France.

Est-ce vraiment légal ?

C’est un petit « oui » qui émerge des premières analyses. La mise à jour respecte le cadre général du RGPD et la notion de consentement de l’utilisateur mais flirte avec la ligne rouge et Facebook pourrait s’exposer à des plaintes et, à plus moyen terme, à une procédure devant les autorités européennes.

« Si la seule façon de refuser cette modification, c’est d’arrêter d’utiliser WhatsApp, alors le consentement est forcé et les traitements de données personnelles sont illégaux », dénonce Arthur Messaud, juriste pour l’association de défense des internautes La Quadrature du net.

Même si WhatsApp récupère un minimum de données personnelles, les messages restent tout de même protégés par un chiffrement qui garantit la vie privée. Une logique, avant tout économique, peut aussi rassurer : analyser toutes vos conversations privées ferait surchauffer n’importe quel outil et coûterait cher pour une efficacité aléatoire.

Avec Le Parisien