À 91 ans, l’écrivain nigérian, Wole Soyinka, est interdit d’entrée aux USA. Le premier auteur africain à recevoir, en 1986, le prix Nobel de littérature a vu son visa américain annulé. Il se voit ainsi déchu de son statut de statut de résident permanent aux Etats-Unis.
Une décision qui survient quelques mois après les critiques du dramaturge nigérian visant Donald Trump. Il avait notamment qualifié le Républicain de dictateur, le comparant à l’ex-chef d’Etat ougandais Idi Amin Dada.
Suite à l’annulation de son visa américain, l’écrivain nigérian qui avait déjà détruit sa Green Card (« carte verte ») après la première élection de Donald Trump, en 2016 s’est dit satisfait de la décision dans une déclaration effectuée lors d’une conférence de presse.

« Je tiens à assurer le consulat… que je suis très satisfait de l’annulation de mon visa », a-t-il déclaré.
Icône de la littérature africaine, il est également une des grandes figures d’opposition aux dictatures militaires au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique.
Début 2025, il avait annoncé avoir été convoqué par le consulat américain pour un entretien dans le cadre d’un renouvellement de son visa. Il bénéficiait auparavant d’un statut de résident permanent aux Etats-Unis, même s’il avait détruit sa Green Card (« carte verte ») après la première élection de Donald Trump, en 2016.
Selon une lettre adressée à M. Soyinka par le consulat, dont l’Agence France-Presse (AFP) a pris connaissance, les responsables ont cité les règlements du département d’Etat permettant d’« annuler un visa de non-immigrant à tout moment, à sa discrétion ».
Dans la lettre qu’il a lue à haute voix devant des journalistes à Lagos, la capitale économique du Nigeria, le Prix Nobel a déclaré que les responsables lui avaient demandé d’apporter son passeport au consulat afin que son visa puisse être annulé.
Il a plaisanté en disant que c’était une « lettre d’amour plutôt curieuse venant d’une ambassade », tout en conseillant à toute organisation espérant l’inviter aux Etats-Unis de « ne pas perdre leur temps ».
« Je n’ai pas de visa. Je suis interdit d’entrée », a poursuivi le dramaturge, qui a enseigné et reçu des distinctions de grandes universités américaines, notamment Harvard et Cornell.
L’administration Trump a fait de l’annulation des visas un élément-clé de sa lutte contre l’immigration, ciblant notamment les étudiants qui s’expriment sur les droits palestiniens.
Sollicitée par l’AFP, l’ambassade des Etats-Unis à Abuja a répondu qu’elle ne commentait pas les cas individuels, invoquant les règles de confidentialité.
Avec AFP