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Yémen : fin tragique pour la petite fille dont la photo est devenue symbole de la famine

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“Elle était toujours souriante”. Le 26 octobre, le New York Times lançait un pavé dans la mare en diffusant des photos d’enfants yéménites mourant de faim, les visages creusés et émaciés, afin d’alerter sur les ravages de la guerre et de la famine au Yémen.

Amal Hussain, fillette de 7 ans dont l’image a fait le tour du monde devenant ainsi le symbole du drame qui se déroule au yémen, est décédée

Ce reportage a d’ailleurs été au cœur d’une polémique le 31 octobre, alors que Facebook avait décidé de censurer la photo d’illustration de l’article car elle montrait une petite fille dénudée, d’une extrême maigreur. Le réseau social a fini par autoriser cette photos devenue “un symbole mondial”.


Un symbole dur à regarder, insoutenable: Amal Hussain, 7 ans, littéralement la peau sur les os, le torse squelettique et le regard hanté, allongée sur un lit d’hôpital. Alors que ce cliché de la fillette a fait le tour de monde, devenant le visage de la famine au Yémen, le New York Times nous apprend ce 2 novembre que la petite Amal est décédée de malnutrition dans un camp de réfugiés “en lambeaux” à quelques kilomètres de l’hôpital dans lequel elle avait été photographiée.

“Mon cœur est brisé, a déclaré sa mère, Mariam Ali, en pleurs. Amal était toujours souriante. Maintenant, je suis inquiète pour mes autres enfants”.

Amal Hussain n’est pas un cas isolé au Yémen. La guerre qui oppose depuis 2015 les rebelles houthistes soutenus par l’Iran à une coalition menée par l’Arabie saoudite touche particulièrement les enfants. Ceux-ci représentent “plus de la moitié” des 14 millions de Yéménites souffrant d’insécurité alimentaire, a souligné à l’AFP Geert Cappelaere, le directeur régional du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

“1,8 million d’enfants de moins de cinq ans font face à une malnutrition aiguë et 400.000 enfants sont touchés par une malnutrition extrêmement aiguë”, a-t-il précisé.

Plus de 6000 enfants ont été tués ou blessés depuis 2015

Geert Cappelaere a salué les appels récents à la reprise des négociations de paix, mais fait valoir que “mettre fin à la guerre” ne serait “pas suffisant”. “Ce dont nous avons besoin, c’est de mettre fin à cette guerre” mais aussi d’instaurer un mécanisme gouvernemental qui se concentre sur les gens et les enfants”, a-t-il ajouté.

Selon le responsable onusien, le conflit “exacerbe une situation déjà mauvaise en raison d’années de sous-développement” dans ce pays le plus pauvre de la péninsule arabique.

Les experts en sécurité alimentaire tentent actuellement de déterminer si la famine peut être déclarée au Yémen, d’après l’ONG de solidarité Care International. “Déclarer la famine signifierait que la communauté internationale a déjà échoué (à aider) le peuple du Yémen”, a déclaré Jolien Veldwijk, assistante de direction pour Care Yémen.

“Deux des plafonds nécessaires pour déclarer une famine -les taux de mortalité et de graves taux de malnutrition- sont des indicateurs retardés, c’est-à-dire qu’au moment où ces plafonds seront franchis, les gens seront déjà en train de mourir”, a-t-elle expliqué.

Plus de 6000 enfants ont été tués ou blessés depuis 2015 au Yémen, selon l’Unicef. “Il s’agit de chiffres que nous avons pu vérifier, mais nous pouvons dire sans risque de nous tromper que leur nombre est en réalité bien plus élevé”, a également indiqué à l’AFP Geert Cappelaere.

Avec Huffingtonpost