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Affaire Nafissatou Diallo : le nouveau témoignage de la Guinéenne sur DSK

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Neuf (9) ans après l’affaire du scandale sexuel qui a emporté l’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, accusé par Nafissatou Diallo, Netflix s’apprête à sortir une série-documentaire consacrée au sujet.

Intitulée Chambre 2806: l’affaire DSK, cette série est le fruit d’un travail de près de 2 ans et demi. Il sera disponible pour les millions d’abonnés de la plateforme de streaming le lundi 7 décembre prochain. Elle est réalisée par le cinéaste Jalil Lespert et produite par l’agence Capa.

Visionnée en avant-première par Le HuffPost, le média donne quelques indices croustillants sur la série qui promet de faire beaucoup de bruits.

Le déroulé des affaires DSK

Les quatre épisodes du documentaire, tournés entre avril 2019 et l’automne 2020, retracent en effet bien plus que l’affaire centrale du Sofitel, survenue en mai 2011. Ils reviennent en 2008, alors que Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI et parmi les hommes politiques les plus puissants du monde, est la cible d’une enquête pour népotisme dans le cadre de relations intimes avec une subordonnée, Piroska Nagy.

Puis ils déroulent l’affaire de la “suite 2806” pour laquelle DSK sera poursuivi pour sept chefs d’accusation, dont ceux d’acte sexuel criminel, de tentative de viol, d’abus sexuel et de séquestration. Celui qui a toujours plaidé non coupable verra finalement le juge abandonner les poursuites à la demande du procureur après trois mois d’enquête. Avant qu’un accord financier conclu avec Nafissatou Diallo ne mette fin à toutes les procédures engagées au civil.

Le documentaire revient aussi sur le témoignage de Tristane Banon, “l’autre affaire DSK” comme l’ont qualifié les médias à l’époque. Alors qu’éclatent les révélations du Sofitel, les accusations de la romancière et journaliste refont surface. Au début du mois de juillet 2011, Tristane Banon porte plainte pour tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn pour des faits remontant à février 2003. Une plainte classée sans suite, car les faits sont prescrits.

Le quatrième épisode évoque lui l’affaire du Carlton de Lille, dans laquelle des prostituées font état de relations sexuelles violentes avec Dominique Strauss-Kahn lors de soirées organisées par un chargé des relations publiques du Carlton et son ami Dominique Alderweireld dit “Dodo la Saumure”.

Bien conscients que toute cette suite d’affaires “aussi médiatique que sociétale” comporte encore “beaucoup de zones d’ombre, d’interrogations et suscite des fantasmes”, Jalil Lespert et le producteur de la série assurent avoir voulu analyser ce “cas fascinant” avec du recul et de la perspective. Mais aussi “apporter de nouveaux témoignages” pour “remettre des faits d’équerre”.

Nafissatou Diallo, un “moment improvisé”

S’il n’y a pas à proprement parler de révélations sur les affaires DSK dans cette série documentaire, la liste des intervenants est indéniablement riche. Parmi les témoignages les plus marquants, il y a évidemment celui de Nafissatou Diallo qui, neuf ans après les faits, revient sur le déroulé de l’agression dont elle dit avoir été victime avec des détails glaçants. “Ce n’était pourtant pas écrit que Nafissatou Diallo s’exprimerait”, assure au HuffPost Philippe Levasseur. “Évidemment qu’on a tenté par tous les moyens de la convaincre du bien-fondé de notre demande, mais ça a mis du temps”.

La rencontre avec l’ancienne femme de chambre, aujourd’hui âgée de 41 ans, s’est finalement faite quelques jours à peine avant que Jalil Lespert quitte New York après les derniers jours de tournage (de la fameuse suite 2806 au tribunal, en passant par Rikers Island). “Un moment très particulier qui s’est quasiment improvisé”, raconte le réalisateur qui se souvient avoir fait face à “quelqu’un de très discret et impressionné, qui aspire plutôt à l’anonymat, mais sentait qu’elle avait besoin de parler pour aider les autres.”

Si à plusieurs reprises, Nafissatou Diallo laisse couler des larmes ou s’interrompt d’un “je n’ai pas envie de parler”, elle reprend finalement le fil et confie face à la caméra: “Plus je parle, mieux je me sens. Je m’en défais, même si ça ne s’en va jamais vraiment.”