Le mercredi 25 mai 2022, des Sud-africains ont manifesté pour exiger que la France quitte le continent. Les manifestants, des militants de la gauche radicale, ont taxé le pays d’Emmanuel Macron d’impérialisme post-colonial.
“La France dehors”
Habillés de rouge, les couleurs du parti mené par Julius Malema, les combattants pour la liberté économique (EFF) ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : ‘‘La France, dehors’’; ‘‘Richesse de la France sur le dos des Africains’’ ou encore ‘‘Réparations pour les crimes coloniaux’’.
Une équipe de l’Agence France-Presse (AFP) qui était sur les lieux a constaté que les manifestants avaient débarqué dans la matinée dans des bus affrétés par le parti. Ils s’étaient rassemblés pas loin de l’ambassade de France et se sont rapprochés des grilles du bâtiment protégé par un cordon de policiers armés.
‘‘Va te faire foutre la France, va te faire foutre’’, a scandé un manifestant debout sur un podium mobile. La foule a repris les slogans en chœur. Julius Malema, a exigé de rencontrer un représentant français et a menacé de bloquer les accès à l’ambassade. Il a déclaré au micro : ‘‘Vous avez tué beaucoup de gens en Afrique, pourquoi avez-vous si peur aujourd’hui ?’’, affirmant ainsi s’adresser aux tenants de la ‘‘suprématie blanche française’’.
Au cours d’une brève apparition, l’ambassadeur de France en Afrique du sud s’est adressé aux manifestants en disant : ‘‘Nous sommes les amis des nations africaines.’’
Leigh-Ann Mathys une porte-parole de l’EFF a affirmé à l’AFP : ‘‘La France a ses sales petits doigts encore profondément enfoncés dans ses anciennes colonies françaises. Les pays africains ne peuvent pas respirer’’.
Dans un communiqué, l’ambassade a « rappelé que la France est une partenaire solide de l’Afrique du Sud » et qu’elle « respecte pleinement l’intégrité, la souveraineté et l’indépendance de toutes les nations africaines ».
[In Pictures]: CIC @Julius_S_Malema and the EFF officials leading the confrontation of France, to ensure the economic freedom will come from the South and filter throughout the continent. #EFFAfricaDayPicket pic.twitter.com/nIVMaYuMiL
— Economic Freedom Fighters (@EFFSouthAfrica) May 25, 2022
Un ultimatum de deux semaines lancé à la France par l’EFF
Un autre porte parole de l’EFF a déclaré : ‘‘La relation France-Afrique doit changer, les pays africains doivent être considérés comme des partenaires et pas seulement comme des fournisseurs de matières premières.’’ Ainsi, un mémorandum a été rédigé à l’intention du ‘‘gouvernement colonial de le France’’ lui demandant de : ‘‘de payer des réparations à l’ensemble de ses anciennes colonies, y compris le Haïti’’ Ce mémorandum, rédigé par les militants de l’EFF, comprend des revendications qui doivent être exécutées dans un délai de deux semaines. L’EFF menace de multiplier ses manifestations si ce n’est pas le cas. Parmi les manifestants, se trouvaient, des membres de l’opposition camerounaise qui accusaient la France de soutenir le régime de Paul Biya au pouvoir depuis plus de 40 ans.
