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Allemagne : le successeur d’Angela Merkel à la tête de la CDU dévoilé

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Favorable à la continuité après l’ère centriste d’Angela Merkel, le modéré Armin Laschet a été élu président du parti conservateur allemand CDU ce samedi 16 janvier 2021.

Avec une majorité de 521 voix des 1.001 délégués appelés à voter, Armin Laschet devance Friedrich Merz (466 voix), rival historique de la chancelière et favorable à un coup de barre à droite, selon les résultats d’un scrutin interne. Il se positionne ainsi pour mener le camp conservateur aux élections générales en septembre.

« Je veux que nous réussissions ensemble et que nous fassions en sorte que l’Union » chrétienne-démocrate (CDU) soit portée à la chancellerie en septembre, a réagi Armin Laschet à sa victoire.

Le rejet de la polarisation

Arrivé derrière Merz au premier tour, il a bénéficié d’un report de voix des partisans d’un troisième candidat, Norbert Röttgen, lui aussi partisan d’une ligne modérée et éliminé au premier tour. Le résultat du scrutin en ligne, pour cause de pandémie, doit encore être formellement confirmé par courrier par les délégués du mouvement.

La veille, Laschet, qui dirige la Rhénanie du nord-Westphalie, la région la plus peuplée du pays, avait déjà reçu le soutien à peine voilé d’Angela Merkel, prônant la poursuite d’un cap « centriste » et le rejet de la polarisation. Cette élection est décisive pour l’avenir de l’Allemagne avec les élections législatives de fin septembre et la fin programmée de l’ère Merkel, au pouvoir depuis 2005.

Le choix du candidat de la droite et du centre-droit pour ce scrutin sera toutefois fait seulement au printemps. Et d’autres prétendants restent en embuscade, dans une Allemagne frappée de plein fouet par la deuxième vague pandémique.

Encore raté pour Merz

Pour la première fois depuis 2000, la CDU ne sera pas donc dirigée par une femme. Un temps « dauphine » de Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer lui avait succédé à la présidence en 2018, avant d’en démissionner début 2020, faute d’avoir pu s’imposer. Les candidats en lice présentaient alors des profils différents.

Ennemi juré de la chancelière depuis qu’elle l’a évincé de la présidence du groupe conservateur au Bundestag en 2002, Friedrich Merz rêvait de revanche. Il la manque de nouveau. L’homme d’affaires avait déjà été battu d’un cheveu par Kramp-Karrenbauer en 2018.

Avec son positionnement dur sur l’immigration, susceptible d’attirer des électeurs séduits par l’extrême droite, il pourrait toutefois continuer de peser sur la CDU à l’avenir compte tenu de son résultat très honorable. Dans son discours samedi, il a appelé la CDU à ne pas chercher à tout prix le « compromis ». Merz n’est pas parvenu à gommer ses handicaps, de ses fonctions grassement rémunérées chez le gestionnaire d’actifs BlackRock à ses dérapages verbaux.

Un ancien journaliste

Armin Laschet, 59 ans, dispose-lui de plusieurs atouts. Ce modéré, ancien journaliste aux yeux rieurs, marche dans les pas de la populaire chancelière. Il peut plaire à l’électorat centriste et, s’il est candidat en septembre, bâtir une éventuelle coalition avec les Verts, la deuxième force du pays.

Laschet a d’ailleurs rendu un hommage appuyé, dans son discours samedi, à la chancelière, rappelant qu’à son arrivée à la chancellerie en 2005, l’Allemagne était la « malade de l’Europe ». Lui aussi souhaite être candidat à la chancellerie.

source : 20minutes.fr