En Arabie Saoudite, dans des centres de détention pour migrants Éthiopiens, au moins 3 personnes auraient perdu la vie selon le groupe de défense des droits de l’homme Amnesty International.
Les migrants étaient confrontés à une “cruauté inimaginable”, notamment en étant enchaînés par deux et en utilisant le sol de leur cellule comme toilettes, a déclaré le groupe de défense des droits de l’homme. L’organisation a également exhorté les autorités saoudiennes à améliorer les conditions de vie dans ces centres.
Amnesty a interrogé 12 migrants éthiopiens détenus sur les conditions de vie dans le centre de détention d’al-Dayer, la prison centrale de Jizan et les prisons de Djedda et de La Mecque. Les conditions sont particulièrement désastreuses à al-Dayer et à Jizan, où les détenus déclarent partager des cellules avec 350 personnes, selon Amnesty. D’après l’organisation, 2 migrants ont déclaré avoir vu personnellement les cadavres de 3 hommes (originaires d’Éthiopie, du Yémen et de Somalie) à al-Dayer.
“Cependant, toutes les personnes interrogées ont déclaré connaître des personnes mortes en détention, et quatre personnes ont déclaré avoir vu des corps elles-mêmes”, selon le rapport. Amnesty a déclaré que ces allégations ont été corroborées par des vidéos, des photos et des images satellites.
Des milliers d’Éthiopiens se rendent en Arabie Saoudite pour y travailler, ce qui fait de ce pays un investisseur clé et une source de transferts de fonds pour l’Éthiopie. Pour les rapatriés, et dans un contexte de Covid-19, l’Éthiopie s’est efforcée de créer suffisamment d’espace en quarantaine pour accueillir la population et s’assurer qu’elle n’apporte pas de coronavirus avec elle.
Le groupe de défense des droits de l’homme a exhorté le gouvernement éthiopien à faciliter de toute urgence le rapatriement volontaire de ses ressortissants, tout en demandant aux autorités saoudiennes d’améliorer les conditions de détention dans l’intervalle. L’Éthiopie prévoit de rapatrier 2 000 migrants détenus d’ici la mi-octobre, a déclaré à l’AFP le mois dernier Tsion Teklu, ministre d’Etat au ministère éthiopien des affaires étrangères.