Partagé entre les autorités siégeant au Sud et la rébellion houthie occupant le Nord, le Yémen, déchiré par la guerre depuis 5 ans, contient environ 4 millions de déplacés internes et près de 300 000 réfugiés, principalement des Somaliens. Alors que le pays déplore jusqu’au 21 mai 2020 un total de 180 cas contaminés par le Covid-19 dont 29 décès, il est rapporté que les Africains sont soupçonnés d’avoir amené le virus dans la péninsule arabique.
Survivant dans des conditions précaires favorables à la propagation de l’épidémie, c’est-à-dire sans « aucun standard en matière d’eau potable ou d’électricité » ni « savon ou autre produit d’hygiène », les réfugiés somaliens sont soupçonnés d’avoir porté le Coronavirus jusqu’au Yémen. « Il y a une recrudescence des discriminations envers les personnes étrangères, en particulier les Africains, qui sont vus comme des vecteurs du coronavirus », révèle Jean-Nicolas Beuze, le représentant du Haut-Commissariat de l‘ONU pour les Réfugiés (HCR) à Sanaa.
Alors que le pays est déjà à la merci d’autres épidémies telles que le choléra, « les médecins n’ont que très peu de moyens pour traiter les patients, très peu de médicaments à leur disposition », explique Beuze.