Les 41 employés de la radio de l’opposant béninois, aujourd’hui exilé en France, ont appris leur licenciement cette semaine.
« Nous sommes en cessation d’activités puisque la radio est suspendue jusqu’à nouvel ordre par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication », la HAAC, a déclaré Virgile Ahouansè, journaliste politique et délégué du personnel, qui a reçu sa lettre de licenciement mardi.
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Il s’est dit « désolé que l’instance investie par la Constitution pour protéger la liberté de presse en arrive à une solution aussi radicale qui ne tient pas compte du droit à l’information des Béninois ».
A la mi-décembre, la radio, une des rares d’opposition au Bénin, avait reçu un courrier du président de la HAAC lui ordonnant de « suspendre les émissions jusqu’à nouvel ordre ».
« Notre convention est arrivée à expiration. Nous avons introduit la demande de renouvellement dans le délai requis, mais la demande n’a pas abouti », avait expliqué le rédacteur-en-chef de la station, Saturnin Djossou.
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« C’est un véritable recul en matière de liberté d’expression dans notre pays », regrette Franck Oké, juriste habitué des débats politiques sur la radio.
« Une voix importante s’est éteinte. Il y a une volonté de ne plus voir Soleil FM exister au Bénin, une des rares voix dissidentes dans l’espace audiovisuel béninois », a-t-il poursuivi.
De nombreux auditeurs sur les réseaux sociaux ont déploré « la fin tragique d’une radio qui apportait beaucoup de contradictions dans le débat politique ».
Pour Zakiath Latoundi, présidente de l’Union des professionnels des médias du Bénin, c’est « un espace de liberté fermé et un drame social pour le personnel ».
Le 28 novembre 2016, Soleil FM avait déjà été suspendue avant d’être autorisée à émettre à nouveau trois mois plus tard.
Depuis le mois d’octobre 2017, les fréquences de la radio étaient néanmoins perturbées.
Avec Jeune Afrique