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Impacts du Brexit sur les pays africains : l’analyse de Dr Kpaye Koffi Bakayota de l’Université de Lomé

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Brexit, ce mot anglais qui désigne la sortie du Royaume-Uni de l’union européenne aura été sur toutes les lèvres et de toutes les discussions depuis deux ans et plus encore en ce début d’année. Alors qu’il faisait partie des premiers Etats à avoir signé le traité de Maastricht qui est en fait la genèse de l’union européenne, le RU devient aussi le tout premier à en sortir. Cette sortie bien que déjà consommée, n’est pas sans conséquence pour le pays de la Reine Élisabeth II et surtout ses partenaires. Entretien avec Dr KPAYE Koffi Bakayota, spécialiste des relations internationales.

M. KPAYE Koffi Bakayota, vous êtes enseignant-chercheur à l’université de Lomé, spécialiste des relations internationales. Votre avis nous intéresse sur la question du Brexit.
C’est un sujet assez intéressant des Relations internationales et qui intéresse tout chercheur du domaine. Le Royaume Uni est le premier pays à quitter l’Union Européenne. C’est une option libre des Britanniques issue d’un référendum, donc une décision souveraine. C’est un choix qui confirme le caractère conservateur des Britanniques. Effectivement les Britanniques se sont toujours montrés anti européens car ils ont refusé l’Euro et ils ont été opposés à certains projets d’intégration de l’UE.

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Le Royaume-Uni comme vous le savez vient de quitter l’union européenne ce 31 janvier 2020 après de longues discussions qui ont pris plusieurs mois. Dites-nous ce que vous pensez de ce divorce !
C’est une décision regrettable parce que l’Europe a fonctionné pendant des décennies sur des principes issus de la volonté des pères de la construction européenne. Le Brexit va bouleverser le quotidien des Européens notamment le cas des expatriés britanniques et européens, des changements vont intervenir dans les relations commerciales avec beaucoup de répercussions économiques et politiques. Le Royaume Uni perdra tous les avantages issus des accords commerciaux conclus par l’UE et ses partenaires à travers le monde et les répercussions économiques peuvent agir considérablement sur les ménages. Également Londres est une grande place financière du monde et déjà plusieurs multinationales annoncent une probable délocalisation vers les États européens puisque le RU est une porte d’entrée vers l’Europe.
Sur le plan politique, les velléités irrédentistes de l’Ecosse risquent d’impacter l’unité du Royaume, la situation de l’Irlande reste problématique car elle a un pied en Europe et un autre dans le RU; donc c’est aussi l’intégrité territoriale du RU qui est en jeu. L’Ecosse et l’Irlande qui ont voté contre le BREXIT auront des relations tendues avec le Nord de l’Angleterre ou du Pays de Galles qui ont voté massivement pour le BREXIT.
Par ailleurs des pays européens comme la France ou encore l’Allemagne ressentiront les effets du BREXIT. Beaucoup d’incertitudes planent sur ce BREXIT et tout dépendra des résultats des négociations de la période transitoire qui court jusqu’à la fin de l’année.

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Ce divorce aura évidemment des répercussions sur plusieurs pays. Quelles seront donc les implications pour l’Afrique ?
Il est trop tôt pour savoir avec exactitude les conséquences du BREXIT sur l’Afrique. Cependant on peut admettre que la décision sera bénéfique pour les deux partenaires (Afrique et RU) qui viennent de tenir le 1er Sommet Royaume-Uni-Afrique. Désormais le Royaume Uni et l’Afrique retrouvent leur liberté d’entretenir directement des relations commerciales en dehors du giron européen caractérisé par un corpus de normes généré par la lourde bureaucratie de Bruxelles. Le Commonwealth surtout du côté africain, va être plus renforcé.
Cependant le RU aura à affronter en Afrique les traditionnels partenaires du continent (Chine, France, Allemagne entre autres) et les pays émergents comme l’Inde, la Turquie ou encore le Brésil qui cherchent à renforcer leur présence sur le continent.
Mais il faut être prudent sur les marges de manœuvre du RU aux ressources limitées pour concurrencer réellement les partenaires déjà bien installés. Enfin la crainte est que les ressources africaines peuvent aussi en souffrir.