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Cameroun : le phénomène de la fille-mère prend de l’ampleur à l’Est du pays

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Le phénomène de fille-mères se répand au Cameroun. La maternité précoce chez les filles en âge scolaire est une réalité dans les zones reculées du pays. L’âge moyen de la maternité chez les personnes à risques dans l’arrière-pays se situe à 13-14 ans.  

Le lycée bilingue de Diang compte 500 élèves. Plus de la moitié de ces élèves sont des filles soit un effectif de 300 filles. Et plus de la moitié de ces filles sont enceintes. Dans les classes de 3e et 4e notamment toutes les filles sont enceintes. Les élèves concernées sont âgées de 15 à 20 ans. C’est un constat de Donatien Boyomo, le préfet du département du Lom-et-Djerem, région de l’Est.

La région de l’Est est la plus ceinturée du Cameroun nonobstant ses atouts minier et forestier. Elle est privée de tout et ne dispose ni d’espace pour le loisir ni de bibliothèques. Dans un tel environnent, le sexe reste l’unique distraction, dans un pays où l’âge moyen du premier rapport sexuel est de 9 ans. La région est abandonnée à elle-même et subit de plein fouet les coupures d’électricité qui la plongent souvent dans le noir pendant des mois.

Si les auteurs de ces grossesses ne sont pas officiellement connus, les conducteurs de camions grumiers qui transportent le bois dans la région, sont soupçonnés. Ces chauffeurs de poids lourds qui accomplissent de longs trajets sont réputés pour accélérer la propagation du VIH et les grossesses précoces ou non désirées. Sont également indexés des enseignants et conducteurs de motos

En 2017, le proviseur du lycée d’Ezezang Mendoum, dans la région du Centre avait renvoyé, au moins une quinzaine d’élèves pour grossesses précoces en milieu scolaire ; Une sanction valable, pour le compte de l’année 2016/2017.

A Bafang dans la région de l’Ouest, 38 élèves d’un même lycée étaient enceintes. Le proviseur avait aménagé une salle, équipée de canapé-lit où il recevait les filles. Il avait été accusé d’avoir enceinté au moins cinq élèves. Le chef d’établissement avait été relevé de ses fonctions pour « faute lourde ». Et à Bana, toujours dans la même région, un proviseur avait enceinté 13 fillettes d’un même lycée.

 

Avec KOACI