Alors qu’il est attendu par la justice française, l’ancien patron de l’Alliance Renault-Nissan, Carlos Ghosn a évoqué un « obstacle technique » qui le pousserait à ne pas se présenter devant la justice de son pays. Il a fait cette révélation dans une interview le lundi 20 juillet 2020 au quotidien Le Parisien.
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Carlos Ghosn devait être entendu depuis le 13 juillet 2020 par un juge d’instruction à Nanterre. Voici ce qu’il a déclaré : « Mes avocats discutaient avec le juge des conditions de cette audition depuis des semaines. Il y a un obstacle technique. Mon passeport est entre les mains du procureur général au Liban, car le Japon a émis un mandat d’arrêt international me concernant. Je souhaite aussi avoir la certitude que ma sécurité est assurée et que l’on me garantit une liberté de circulation », a expliqué M. Ghosn, précisant que pour se rendre en France, il doit « traverser d’autres pays ». « Personne ne peut m’assurer que le voyage sera sans interruption, sans accident. Le juge pourrait par exemple me faire interroger à Beyrouth où je suis prêt à répondre à toutes ses questions », a assuré l’ancien magnat de l’automobile.
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Carlos Ghosn était en liberté sous caution, avec interdiction de quitter le Japon, quand il a été exfiltré de l’Archipel lors d’une évasion spectaculaire le soir du 29 décembre 2019. Une fois au Liban, il s’est posé en victime d’un « coup monté » et a assuré ne pas avoir eu « d’autres choix » que de fuir une justice « partiale »…Interrogé par Le Parisien sur ce qu’il attendait de la France, Carlos Ghosn a répondu qu’il n’était « pas naïf… ». « Je n’ai pas fait l’ENA, je n’ai pas les connexions habituelles du patronat français, je n’appartiens pas à l’establishment. Le microcosme ne me considérait pas à juste titre comme faisant partie des siens », a-t-il détaillé.
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Interrogé par ailleurs sur son bilan contesté à la tête de l’alliance Renault-Nissan, il a répondu qu’il en était « fier ».« J’aimerais que l’on m’explique, si j’étais mauvais, pourquoi on a renouvelé mon contrat en juin 2018, soit quelques mois seulement avant mon arrestation au Japon ? Le conseil d’administration où siègent deux représentants de l’Etat m’a demandé dans son ensemble de rester quatre ans de plus. Ils connaissaient tout de moi : ma stratégie, mon management, ma personnalité. Cela fait tout de même dix-sept ans que je suis à la tête de Nissan, treize ans de Renault, trois ans chez Mitsubishi. Si j’avais été un “fou des volumes” [de production], on s’en serait aperçu, non ? »
Source : leMonde