Le bilan du nouveau coronavirus s’est alourdi en Chine, passant à 25 morts ; peu de temps après que l’OMS ait décidé de ne pas déclarer une urgence internationale. Près d’une dizaine de villes chinoises étaient bouclées vendredi.
Déjà 25 morts sur un total de 830 personnes contaminées : le bilan du nouveau coronavirus apparu en décembre sur un marché de Wuhan (centre) s’est encore aggravé, vendredi 24 janvier. Sur les 830 cas, 177 sont jugés graves, tandis que 34 patients “guéris” ont pu quitter l’hôpital. Plus d’un millier de cas suspects sont en cours d’examen.
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La Chine a par ailleurs confirmé un deuxième mort en dehors de la zone à l’épicentre de l’épidémie. Cette personne est décédée dans le Heilongjiang (nord-est), une province frontalière de la Russie.
Des cas de contamination ont été annoncés en Asie (Hong Kong, Macao, Taïwan, Corée du Sud, Japon, Thaïlande, Singapour, Vietnam) mais aussi aux États-Unis. Par ailleurs, la BBC a rapporté jeudi que cinq personnes étaient examinées en Écosse pour déterminer si elles avaient contracté le coronavirus. Il s’agirait, le cas échéant, des premiers patients connus en Europe.
La ville de Wuhan, 11 millions d’habitants, est placée de facto en quarantaine depuis jeudi. Le long congé du Nouvel an chinois démarre vendredi, à la veille de l’Année du Rat qui commence le 25 janvier. Les centaines de millions de déplacements générés par ces congés pourraient favoriser la contagion.
Le régime communiste a pris jeudi la décision inédite d’interdire tous les trains et avions au départ de Wuhan et de bloquer les autoroutes. Seuls quelques avions étaient toujours annoncés dans la journée à destination de la ville. Autocars et bateaux sur le Yangtsé, le plus long fleuve de Chine qui arrose Wuhan, ont reçu l’ordre de s’arrêter dans les deux sens.
Pour la seconde journée consécutive, les rues de Wuhan étaient désertes, les commerces fermés et la circulation réduite au minimum. Le port du masque est obligatoire sous peine d’amende.
D’autres communes proches de Wuhan sont coupées du monde. À une centaine de kilomètres à l’est, une agglomération de deux millions d’habitants, Huangshi, a annoncé vendredi matin la suspension des transports publics et la fermeture d’un pont sur le Yangtsé. Au total, quelque 26 millions de personnes sont concernées par ces mesures au Hubei, une province de près de 60 millions d’habitants.
La Cité interdite de Pékin, l’ancien palais des empereurs, a annoncé sa fermeture jusqu’à nouvel ordre. La capitale a décrété également l’annulation des festivités du Nouvel an, qui drainent habituellement des centaines de milliers de badauds dans les parcs. Depuis Montréal, le Cirque du Soleil a annoncé qu’il suspendait un spectacle en Chine à la demande des autorités.
Au terme d’une réunion de deux jours à son siège de Genève, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu jeudi “l’urgence en Chine” mais a jugé qu’il était “trop tôt” pour parler “d’urgence de santé publique de portée internationale”.
L’OMS assure qu’il n’y a pour l’instant aucune preuve de transmission entre humains en dehors de la Chine et qu’elle semble y être “limitée à des groupes familiaux et à des travailleurs de la santé”. L’OMS ne recommande pas de restrictions de voyages mais d’établir des dépistages dans les aéroports. L’organisation demande aussi “à tous les pays” de mettre en place des mesures pour détecter les cas de coronavirus, contre lequel il n’existe pas actuellement de traitement ou de vaccin.
À Davos, où se tient le Forum économique mondial, la Coalition pour les innovations en préparation aux épidémies (CEPI) a annoncé jeudi que les essais cliniques concernant un premier vaccin pourraient avoir lieu “dès l’été”.
Avec France 24