« En 2020, c’est le pire des emplois », raconte Alexandre (le prénom a été modifié). Le jeune homme ne mâche pas ses mots pour décrire ses conditions de travail en tant que livreur pour un sous-traitant d’Amazon.
Il passe son quotidien à la loupe. Chaque jour, il livre une centaine de colis aux Parisiens confinés sans avoir « rien reçu pour se protéger […] Ni gants, ni masque ». Pour travailler, il porte des gants noirs, les siens. Son entreprise n’a pas pu en fournir à tous ses employés. « Il n’y en avait pas assez. Donc premier arrivé, premier servi ».
La firme américaine a restreint ses services. Pourtant le nombre de colis à livrer ne cesse d’augmenter. Un autre livreur dans le nord de la France raconte avoir livré 197 colis dans la journée du 25 mars. Parmi les destinataires, de nombreuses personnes âgées.
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Après six mois de travail comme livreur, Alexandre confie qu’il aimerait décrocher et changer d’emploi. « C’est très précaire et on a une pression énorme ». Il pressent que le confinement durera bien plus longtemps que deux semaines « je vais voir si je tiens, ou si je craque, je ne sais pas ». Pour l’instant, Alexandre est obligé d’aller travailler chaque matin, malgré le confinement. Il brave les dangers au quotidien et affronte le covid-19 de façon frontale.
