Dès la nuit qui a suivi la réélection du président Alexandre Loukachenko, des milliers de manifestants sont sortis dans la rue pour démontrer leurs mécontentements face à un scrutin dit entaché de fraude.
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La réponse du président ne s’est pas fait attendre. Les forces armées ont fondu sur la foule, à coups de matraques, de grenades assourdissantes, de balles en caoutchouc et d’arrestations de masse. À 2 heures du matin, la police était maîtresse de la rue.
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 3 000 manifestants ont été arrêtés et des dizaines de personnes blessées, dont 39 parmi les forces de l’ordre. Une personne aurait été tuée, ce que démentent les autorités. Pour la chercheuse Ioulia Shukan « La stratégie des autorités a été de frapper fort pour casser la vague ».
« Ce sont des manifestations sans chef de file et très décentralisées qui touchent aussi la province », rappelle l’analyste Artyom Shraibman. Mots d’ordre et lieux de rendez-vous sont fixés par d’influents blogueurs qui diffusent vidéos et consignes sur l’application de messagerie Telegram.
Pour Alexandre Loukachenko, les jeunes militants seraient des « moutons » téléguidés depuis l’étranger, notamment de Pologne, de Grande-Bretagne et de République Tchèque.
La Chine et la Russie, deux alliés du régime, ont été les premiers à le féliciter pour sa victoire, pendant que l’Union européenne a demandé le « décompte exact » des votes. L’Allemagne a exprimé de « sérieux doutes » et évoqué une reprise des sanctions européennes.
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Rappelons que selon les chiffres officiels, le président a été réélu avec un score de 80, 2 % soit autant qu’en 2015. L’opposante Svetlana Tikhanovskaïa, elle a eu 9,9 % des voix.