Pour faire avancer la recherche sur la vie onirique, mais aussi mieux comprendre comment les gens vivent la période de pandémie actuelle, plusieurs scientifiques, psychanalystes, historiens, sociologues et anthropologues ont lancé des collectes de rêves.
Perrine Ruby et son équipe ont élaboré au début du mois d’avril une enquête « en une semaine » pour « savoir de quoi les gens rêvent » pendant que le Covid-19 sévit et qu’ils doivent rester confinés.
« On sait qu’on rêve de ce qu’on vit, de notre quotidien, de ce qui nous préoccupe, et de nos souvenirs émotionnels. Donc il y avait toutes les raisons de penser que la pandémie allait s’incorporer dans les rêves », souligne Perrine Ruby, chercheuse au Centre de recherche en neurosciences de Lyon. Le projet se poursuit, mais les résultats préliminaires montrent déjà que le sommeil et les rêves sont bien « chamboulés ».
D’après La Voix du Nord, environ 2700 personnes ont participé à cette étude.
La plupart des participants ont indiqué « dormir plus » longtemps en cette période de confinement, avoir « plus de mal à s’endormir », mais encore avoir « plus de réveils » au cours de la nuit. En plus, bon nombre ont affirmé se rappeler davantage de leurs rêves.
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Dans les récits oniriques, la chercheuse a constaté qu’il existe « deux tendances » : « maladie, hôpital, mort, étouffement, isolement… tous ces thèmes sont très représentés » mais « en contrepoids, il y a aussi beaucoup de thèmes très positifs : interactions avec autrui, fêtes, coopération » et un « érotisme accentué ».
« Il y a vraisemblablement un côté cathartique, les émotions très pénibles qu’on vit dans la journée s’expriment à travers le rêve, et il y a aussi le côté compensation : tout ce qu’on ne peut pas vivre la journée, on le vit dans les rêves », explique-t-elle.