Depuis le début de la pandémie du nouveau coronavirus, l’Afrique est le continent le moins touché sur la planète. En ce début avril, l’on dénombre en Afrique moins de 5.000 cas confirmés dont 152 morts contre le million de malades dont 50.000 morts de par le monde.
Mais depuis cette semaine, une polémique monstre a surgi sur les réseaux sociaux à l’idée du test d’un vaccin sur le continent africain. En effet, au cours d’un échange mercredi sur le plateau de LCI, on y voit Jean-Paul Mira, chef de la réanimation de l’hôpital Cochin à Paris, et Camille Locht, directeur de recherche à l’Inserm, discuter des pistes pour un vaccin contre le Covid-19, et notamment du vaccin BCG.
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Soulignant en préambule un questionnement “provocateur”, Jean-Paul Mira suggère à son confrère, qui approuve, de faire des essais sur le continent africain.
Sur les réseaux, Twitter en particulier, de nombreux utilisateurs ont dénoncé une séquence raciste. Au rang de plusieurs personnalités africaines qui ont réagi à cette idée, figure l’économiste togolais Prof Kako Nubukpo.
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Dans une publication sur les réseaux sociaux ce jour, l’ex-ministre togolais de la Prospective s’est insurgé contre cette idée. « Nous exigeons un moratoire sur ce test et demandons la création d’un panel de scientifiques africains indépendants pour éclairer les populations », a-t-il twitté.
Que ce tweet soit vrai ou faux..
Nous exigeons un moratoire sur ce test et demandons la création d’un panel de scientifiques africains indépendants pour éclairer les populations.
Nous nous insurgeons contre des pratiques à l’éthique douteuse ! #UrgenceAfricaine pic.twitter.com/pJU8LXYjF5
— Kako Nubukpo (@kakonubukpo) April 3, 2020
« Nous nous insurgeons contre des pratiques à l’éthique douteuse ! », a-t-il ajouté.
L’Inserm parle de malentendus
Auprès du Huff Post, Jean-Paul Mira s’est dit désolé de l’interprétation de ses propos, niant tout racisme et réexpliquant sa logique : « L’Afrique est touchée mais il y a peu de tests effectués pour le prouver. Elle pourrait être encore plus exposée aux formes graves car il y aura peu de masques, et peu de confinement du fait de la structure sociale. Il me semblait alors intéressant qu’en plus de la France et de l’Australie, un pays africain puisse participer à cette étude dont je n’avais jamais entendu parler avant l’émission ».
L’employeur de Camille Locht, l’Inserm, a de son côté publié un communiqué pour dissiper les malentendus.
#FakeNews Une vidéo tronquée, tirée d’1 interview sur @LCI d’1 de nos chercheurs à propos de l’utilisation potentielle du vaccin #BCG contre le #COVID19 fait l’objet d’interprétations erronées sur les réseaux sociaux. Voici les bonnes explications. ⬇️⬇️ pic.twitter.com/3QRcLgOkso
— Inserm (@Inserm) April 2, 2020
“Des essais cliniques visant à tester l’efficacité du vaccin BCG contre le Covid-19 sont (…) sur le point d’être lancés dans les pays européens et en Australie. S’il y a bien une réflexion autour d’un déploiement en Afrique, il se ferait en parallèle de ces derniers. L’Afrique ne doit pas être oubliée ni exclue des recherches car la pandémie est globale”, précise l’Institut.