Le président américain Donald Trump a déclaré mardi que sa nouvelle interdiction d’immigration durerait 60 jours et s’appliquerait à ceux qui demandent une “carte verte” de résident permanent, afin de protéger les Américains qui cherchent à retrouver les emplois perdus à cause du coronavirus.
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Trump prévoit d’instituer cette interdiction par un décret qu’il a dit être susceptible de signer mercredi. Il a déclaré qu’il ne s’appliquerait pas aux personnes entrant aux États-Unis à titre temporaire et qu’il serait réévalué une fois la période de 60 jours écoulée.
Il a également déclaré que l’arrêt de l’immigration mettrait “les chômeurs américains en première ligne pour l’emploi” à la réouverture du pays. “Il serait faux et injuste que les Américains licenciés par le virus soient remplacés par de nouveaux immigrants venus de l’étranger. Nous devons d’abord nous occuper du travailleur américain”, a-t-il déclaré aux journalistes à la Maison Blanche.
Un haut fonctionnaire de l’administration a déclaré que l’administration envisageait une action distincte pour couvrir d’autres personnes touchées par la politique d’immigration américaine, notamment celles qui sont titulaires de visas dits H-1B.
La première ordonnance inclurait des exemptions pour les personnes impliquées dans la réponse à l’épidémie de coronavirus, y compris les travailleurs agricoles et ceux qui aident à assurer l’approvisionnement alimentaire des États-Unis, a déclaré le fonctionnaire.
Alors que le pays commence à ouvrir son économie, on s’attend à une augmentation des flux d’immigration, et l’administration veut s’assurer que les employeurs réembauchent les travailleurs licenciés plutôt que de donner des emplois aux immigrants à des salaires inférieurs.
Le Département d’État américain a délivré environ 462 000 visas d’immigrant au cours de l’année fiscale 2019, qui a débuté le 1er octobre 2018. Ces visas permettent à un immigrant d’obtenir le statut de résident permanent légal, connu officieusement sous le nom de carte verte. Ce statut permet à une personne de vivre et de travailler aux États-Unis et de demander la citoyenneté après une période de cinq ans.
Les critiques ont considéré la nouvelle politique de M. Trump comme un effort pour détourner l’attention de sa réponse à la pandémie. “Je pense que c’est une distraction malveillante”, a déclaré Neera Tanden, président du Center for American Progress, un institut politique de gauche à Washington.
Giovanni Peri, professeur d’économie à l’université de Californie, à Davis, a déclaré que les chercheurs s’accordent généralement à dire que l’immigration aux États-Unis a stimulé la croissance économique, augmenté la taille de l’économie et créé des emplois. “L’idée que l’immigration menace les emplois américains n’est tout simplement pas présente dans aucune donnée”, a-t-il déclaré.
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Malgré le fait que le président mette en avant les problèmes liés à l’immigration, un sondage d’opinion Reuters/Ipsos, révèle que l’épidémie de coronavirus a considérablement modifié les priorités de nombreux Américains au cours des derniers mois, en particulier au sein du parti républicain de Trump. Son dernier sondage, réalisé du 15 au 21 avril, a révélé que l’économie avait remplacé l’immigration comme préoccupation principale des républicains.
