La recherche active et accrue des informations sur le coronavirus a créé chez plusieurs personnes des psychoses qui altèrent leur qualité de vie. C’est le cas de Céline, 46 ans.
« Je suis devenue hypocondriaque au début du confinement. Il m’arrive de prendre ma tension deux fois dans l’heure. Parfois, j’ai l’impression que je vais faire une crise cardiaque, un infarctus. Avant le covid-19, je n’ai jamais eu peur pour ma santé. Je n’allais jamais voir le médecin. Quand on a été confinés, j’ai commencé à regarder tout ce qui se passait dans le monde, en France. J’ai vu tous les articles sur les drames du Covid-19, les témoignages sur la réanimation. Je consultais le site du gouvernement pour se tester en ligne, il fallait dire si on avait tel ou tel symptôme. A la fin du test, ils vous disaient de consulter un médecin ou si ce n’était pas nécessaire. J’ai fait ce test je ne sais pas combien de fois.
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En tout, j’ai dû consulter une vingtaine de médecins. Chaque fois qu’on prend ma température, j’ai peur. C’est devenu une phobie. Au moindre symptôme, je pensais que j’avais le Covid-19. J’étais dans un état de terreur permanente, j’avais des palpitations, des insomnies.
Je n’ai pas pu être hospitalisée car il y avait un risque d’attraper le virus. Et mon état s’est aggravé le 11 mai, au moment du déconfinement. Au début, j’ai cru que l’angoisse était liée à l’enfermement, mais même quand les limitations ont été levées, je ne pouvais pas sortir. Pendant le confinement, quand je sortais faire les courses, je me collais au mur. Si quelqu’un me parlait, j’étais en panique. Même après avoir été en clinique quatre semaines, je n’arrive toujours pas à reprendre une vie normale. »