Fièvre, toux, fatigue, ces symptômes sont évocateurs de la Covid-19. Mais ils ne sont pas les seuls : parmi les manifestations les plus fréquentes de la maladie causée par le coronavirus on retrouve également la perte du goût et de l’odorat. Un phénomène qui a inspiré des chercheurs de l’Université Côte d’Azur (UCA) : ils ont créé un test olfactif de détection de la Covid-19.
Dépister la maladie précocement en identifiant une éventuelle perte de l’odorat grâce à des odeurs spécifiques, comme celles des agrumes ou de la cannelle. « Le but est de venir en appui d’autres symptômes, la température ou le mal de tête. A la grosse différence près que la perte d’olfaction, partielle ou anosmie totale, est précoce et présente chez 60 à 80 % des sujets atteints par le virus », explique le Pr Serge Antonczaak, chimiste à l’UCA.
Pour ce faire, les chercheurs ont mené une expérience à Nice, le jeudi 16 juillet. Ils ont fait sentir à une centaine de passants des bandelettes parfumées aux agrumes ou à la cannelle. Les volontaires devaient évaluer l’intensité de l’odeur de zéro à 6, mais également répondre à un questionnaire.
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Cette piste de test olfactif leur a été inspirée par une expérience menée en Corée : des soldats ont été invités à sentir du vinaigre de pomme avant d’entrer dans les camps militaires. S’ils ne sentaient pas l’odeur, cela était considéré comme le signe d’une potentielle infection à coronavirus et ils devaient alors passer un test de dépistage classique.
Ce kit, qui sera d’abord déployé dans les Alpes-Maritimes, pourrait être utile dans le dépistage de la Covid-19, mais pas seulement. Et pour cause : la perte de l’odorat également présent dans le cadre de pathologies neurodégénératives à l’image de la maladie Alzheimer. Ce symptôme est même « très précoce », souligne le Dr Renaud David, associé aux recherches de l’institut de chimie de l’UCA. Ce test olfactif pourrait donc permettre de détecter précocement ce type de pathologie.