Enterrée pendant quelques mois, l’idée d’immunité collective refait surface ces derniers temps. Elle consiste à laisser une majorité de la population se contaminer pour mettre fin à la propagation du virus. Mais l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) considère que “ce n’est pas une option”.
Jamais dans l’histoire l’immunité collective n’a été utilisée pour répondre à une épidémie. Et faire ce pari est trop dangereux estime l’OMS, d’autant que rien ne garantit l’efficacité de la stratégie contre la Covid-19 selon son directeur général, Tedros Adhanom Ghebreyesus :
« Nous n’en savons pas assez sur l’immunité à la Covid-19. La plupart des personnes infectées par le virus développe une réponse immunité au cours des premières semaines. Mais nous ne savons pas à quel point cette réponse est forte ou durable ni en quoi elle diffère d’une personne à l’autre », prévient-t-il.
Pour atteindre cette immunité, il faut que plus de deux tiers d’une population soit infectée. L’épidémiologiste Catherine Hill a fait le calcul, appliquée à la France cette stratégie aurait de lourdes conséquences: “Il faudrait que 44 millions de gens aient attrapé la Covid-19. Et si la mortalité est de 0,5%, cela ferait 220.000 morts. C’est pour ça que l’immunité collective n’est pas une option”.
Sans le dire ouvertement, la Suède a fait le pari de l’immunité collective au printemps dernier. Et alors que le pays est touché par une seconde vague, la mortalité y est 5 à 10 fois supérieur à celle de ses voisins. On recensait ainsi le lundi 12 octobre, 97.532 cas et 5892 décès pour 10 millions d’habitants dans le pays. À l’ouest en Norvège, on recense seulement 15.639 cas et 276 morts pour deux fois moins d’habitants qu’en Suède à l’instar de la Finlande à l’est, où les statistiques font état de 12.212 cas et 346 décès.
Source : BFM