Le vaccin contre la Covid-19 est en passe de devenir un casse-tête chinois.
Le lancement de douzaines de projets de développement de vaccins était tout à fait logique au début de la pandémie de Covid-19 car il augmentait les chances de réussite d’au moins un de ces projets. Mais ce qui était « prudent » à l’époque devient problématique aujourd’hui. Il est en effet possible que face aux nombreux vaccins qui seront bientôt disponibles, les gens auront du mal à choisir et pourraient finir par n’en choisir aucun.
La paralysie du choix est un phénomène bien connu dans l’économie comportementale. Dans une étude célèbre, publiée en 2000, les clients d’un supermarché haut de gamme, en Californie, se sont vu offrir des échantillons de confiture. Certains ont eu six choix, d’autres 24.
Selon la théorie économique standard, un plus grand nombre de choix est toujours préférable à une petite sélection. Sauf que les clients à qui l’on a proposé un plus vaste choix étaient aussi moins enclins à acheter. Seuls 3% d’entre eux ont acheté un pot de confiture, contre 30% pour ceux qui disposaient de la collection limitée.
La paralysie qui résulte d’un vaste choix pourrait être encore pire avec les vaccins qu’avec des confitures. Car les vaccins sont évidemment plus compliqués à appréhender que des confitures.
Au-delà de la complexité, les enquêtes suggèrent que beaucoup de gens sont également nerveux à l’idée de prendre un vaccin Covid. Et le fait d’avoir plusieurs choix rend l’obstacle encore plus grand.
Que faire alors ? Toute entreprise qui fabrique un vaccin sûr et efficace mérite d’avoir la possibilité de récupérer son investissement en le commercialisant à grande échelle, mais les messages publicitaires concurrents pourraient être démotivants.
Une option serait que les gouvernements et les assureurs choisissent un, et un seul, vaccin qu’ils paieraient. En réalité, il serait préférable qu’ils ne le fassent pas, car il est trop tôt pour savoir lequel ou lesquels s’avéreront les plus efficaces et les plus sûrs. Mais dans ce scénario au moins, la plupart des individus n’auraient qu’une seule option : choisir le vaccin que leur gouvernement ou leur assureur paie.
Avec L’Echo