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Crashes des Boeing 737 MAX : un rapport accable l’agence de régulation de l’aviation civile américaine

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Le Boeing 737 MAX, mis en cause dans deux crashes en l’espace de quelques mois, est de nouveau dans le viseur. Le régulateur aérien américain, la FAA, devrait se voir infliger un véritable camouflet de la part des autorités mondiales de l’aviation civile pour avoir homologué le bimoteur du constructeur américain. Ces autorités, regroupées au sein d’un panel baptisé JATR, ont été mises en place en avril par la FAA face aux critiques sur ses liens étroits avec Boeing.

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Le panel regroupe l’Union européenne, le Canada, le Brésil, l’Indonésie, la Chine, Singapour, l’Australie, le Japon et les Émirats arabes unis. La FAA avait été la dernière à interdire de vol le 737 MAX après l’accident d’un appareil de ce type d’Ethiopian Airlines, le 10 mars, au sud-est d’Addis-Abeba qui a fait 157 morts. Cette tragédie s’est produite quelques mois après l’accident d’un 737 MAX de Lion Air qui a fait 189 morts.

La mission confiée au JATR était d’examiner les procédures d’homologation du 737 MAX et de faire des propositions pour les améliorer. D’après une source proche du dossier, le rapport, qui doit être remis dans les prochaines semaines par ce comité, devrait notamment fustiger le manque de transparence dans la façon dont le régulateur a transféré à Boeing l’évaluation de certains systèmes et logiciels du MAX, a indiqué à l’AFP cette source sous le couvert de l’anonymat. Le panel devrait conclure que des changements importants apportés à la conception du Boeing 737 MAX n’ont pas été correctement examinés par la FAA, selon la source. « Nous attendons avec impatience la publication du rapport », a réagi un porte-parole. « Notre équipe est déterminée à continuer à améliorer la sécurité en partenariat avec l’industrie aérospatiale mondiale », a-t-il ajouté, soulignant que Boeing continuait à « travailler avec les régulateurs mondiaux pour remettre le 737 MAX en service en toute sécurité ».

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Collusion

Ce sont les salariés de Boeing qui avaient inspecté le système antidécrochage MCAS, mis en cause dans les accidents, avaient déclaré il y a quelque temps à l’AFP des sources proches du dossier. Les mêmes sources faisaient état d’une collusion entre la FAA et Boeing, renforcée par la procédure ODA, adoptée en 2005 sous la pression du lobby aéronautique sur fond de dérégulation et de baisse du budget de l’agence américaine. Selon l’ODA, Boeing choisissait les ingénieurs devant inspecter ses avions, la FAA apposait seulement son sceau. Ce groupe de travail devrait aussi critiquer la FAA pour son manque de partage de données avec ses pairs lors de la certification du MAX en 2017, rapporte de son côté le Wall Street Journal.

« Nous allons examiner toutes les recommandations et intégrerons toute proposition qui améliorerait nos activités de certification », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la FAA, qui a toujours défendu son feu vert au 737 MAX. Il a insisté sur le fait que la tâche du panel était « distincte des efforts en cours pour un retour en service en toute sécurité » de cet avion vedette. Le constructeur, qui a instauré son propre comité en interne pour évaluer ses procédures, avait indiqué plus tôt qu’il prévoyait de communiquer « au moment adéquat » sur les conclusions de ce groupe composé de cinq membres de son conseil d’administration.

Steve Dickson, le nouveau patron de la FAA, a annoncé lundi sur la chaîne de télévision CNBC qu’il allait se rendre à Seattle cette semaine pour tester sur simulateur le 737 MAX modifié. Il a aussi fait savoir que Boeing n’avait toujours pas soumis toutes les modifications demandées pour que la FAA se prononce sur une levée de l’interdiction de vol. « La sécurité d’abord et nous n’avons pas de calendrier particulier » en tête, a-t-il déclaré alors qu’il existe des divergences au sein des régulateurs mondiaux sur les critères de retour dans le ciel du 737 MAX.

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Les Européens ont déjà fait savoir qu’ils inspecteraient eux-mêmes l’avion et, comme les Canadiens, ils veulent que la formation des pilotes inclue le simulateur. La FAA juge, elle, qu’une formation sur iPad ou ordinateur des pilotes rodés au 737 NG, version précédant le MAX, est suffisante.

Avec L’AFP et Le Point