«Une dizaine d’individus armés ont mené dans la matinée de dimanche une attaque terroriste dans le village de Sikiré», qui a fait «dix morts et deux blessés graves», a déclaré à l’AFP une source sécuritaire.
Sikiré est une localité située à une vingtaine de kilomètres d’Arbinda, dans la province du Soum, dans la région du Sahel, en proie à de fréquentes attaques jihadistes.
Selon un élu local de la commune d’Arbinda, joint depuis Ouagadougou, «les assaillants, armés de kalachnikovs, ont fait plusieurs tours dans le village et ouvert le feu sur les habitants».
«Ils ont saccagé et incendié des boutiques et autres commerces et emporté des motocyclettes et un tricycle (triporteur)», a ajouté l’élu sous le couvert de l’anonymat. «Toute la journée, les populations sont restées chez elles», gagnées par la «psychose de ces attaques qui se multiplient dans la zone», a-t-il dit.
Le 10 janvier, douze personnes avaient été tuées dans le village de Gasseliki, localité située à une trentaine de kilomètres au sud d’Arbinda.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.
D’abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques se sont ensuite étendues à d’autres régions dont celle de l’Est, frontalière du Togo et du Bénin.
Attribuées aux groupes jihadistes Ansaroul Islam et au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) et à d’autres groupuscules, elles ont fait plus de 280 morts depuis 2015.
Ouagadougou, la capitale, a été frappée à trois reprises, avec un bilan total de près de 60 morts. La dernière attaque, en mars 2018, avait dévasté l’état-major général des armées, en plein centre-ville.
Depuis le 1er janvier, l’état d’urgence a été décrété dans 14 provinces (sur 45), reparties sur six régions ayant enregistré des actes terroristes.
Face à la multiplication des attaques jihadistes que les forces de défense et de sécurité semblent incapables d’enrayer, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a limogé début janvier le chef d’état-major des armées, puis remplacé les ministres de la Défense et de la Sécurité lors d’un remaniement dévoilé jeudi.
Avec L’AFP