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Djaïli Amadou Amal : « Mon mari a kidnappé mes filles »

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Encore inconnue il y a quelques mois, Djaïli Amadou Amal s’est révélée au grand public camerounais grâce à son livre Les Impatientes. Un récit traitant du mariage forcé, du viol conjugal et de la polygamie, à travers les différents points de vue de femmes.

« C’est un terme dont on ne veut pas parler et que l’on ne veut pas non plus entendre dans le livre puisque tout ce qui est relations sexuelles consenties ou non resteront normées dans le mariage. C’est pour cela qu’il était important d’en parler puisque le viol conjugal touche beaucoup de femmes. Dans la société d’où je viens, qui est le Sahel, le viol est devenu une habitude, voire une culture, surtout les soirs de noces. Évidemment, il y a des conséquences pour la jeune épouse, notamment au plan psychologique », raconte l’écrivaine camerounaise d’expression française. Elle s’exprime dans un entretien accordé à TV5Monde.

Le livre se conclut sur la fuite de Ramla. Une évasion semblable à celle de la militante féministe. Quand je me suis enfuie de mon mariage, se souvient-elle, je n’avais qu’un seul avantage par rapport aux autres, à savoir ma détermination.

« J’ai appris à être une femme indépendante »

« Ma détermination de réussir. Je n’ai bénéficié d’aucun soutien et n’avais évidemment plus de vivres. Mon mari a kidnappé mes filles, ce qui a renforcé ma détermination à me battre et à réussir. Je me suis trouvée un travail. J’ai participé à beaucoup d’ateliers d’écriture. Lorsque j’ai publié mon premier roman, je suis rentrée chez moi et j’ai organisé la cérémonie de dédicace toute seule. J’ai appris à être une femme indépendante… », relate la lauréate du prix Goncourt des lycéens.

Sur le plan psychologique, l’écrivaine se rappelle que c’était dur d’affronter les regards réprobateurs de la famille, des amis et de la société. Il y a eu des accusations et calomnies injustifiées. Mais comme Ramla, j’avais désormais un objectif : celui d’être la voix de toutes ces femmes victimes de violences.

« Je pense d’ailleurs que chacun d’entre nous, par la voie qu’il aime, peut faire évoluer la société. J’ai choisi la littérature ; elle a été pour moi l’arme qui m’a permis non seulement d’être personnellement forte, mais de l’être suffisamment pour aider les autres », dit Djaïli Amadou Amal.

source : actucameroun.com