La vie de cette jeune femme aurait dû changer ce jour-là, mais au lieu de ça, elle l’a regretté. Personne ne se donnerait autant de mal pour retourner cinq cent mille FCFA ramassé à un certain propriétaire, mais elle l’a fait.
Le mercredi 05 mars 2020 autour de 19 h, A. S. (pour garder l’anonymat), la soixantaine, se pointe au service Communiqué de Radio Oméga avec une demande pour le moins insolite : elle explique avoir ramassé plus de cinq cent mille FCFA et veut faire une annonce pour dire au propriétaire de venir récupérer son argent. Elle dit avoir pensé à la radio qu’elle écoute toujours pour toucher plus rapidement la personne qui doit être en train de rechercher en vain son argent.
Touché par sa démarche, le service Communiqué consent à satisfaire gracieusement à sa requête. Le principe est adopté avec A. S. de ne donner que le minimum de détails dans le communiqué. L’annonce : “une particulière à Ouagadougou déclare avoir ramassé une forte somme d’argent dans un quartier de Ouagadougou. Prière au propriétaire de bien vouloir prendre contact avec le 63637272” est diffusée dans la journée de vendredi 5 mars sur les antennes de la radio.
Trois premiers appels de personnes ayant perdu leur argent se révèlent infructueux. Le 4e, celui de Boubacar Nikiema se révèle être le bon. La date et le lieu exacte de la perte de l’argent, les circonstances, la somme exacte jusqu’aux coupures des billets, tous les détails concordent. Ce vendredi après-midi, A. S. est passée à la radio rencontrer Boubacar Nikiema et lui remettre son argent.
Chose plus étonnante encore, la bonne Samaritaine qui requiert l’anonymat a refusé tout frais de compensation, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a regretté sa journée, pas pour avoir donné l’argent, mais pour ces tracasseries. ” Ouf, je vais pouvoir dormir maintenant” s’est-elle contentée de commenter avant de prendre congé.
Boubacar quant à lui très ému, est venu avec la cliente pour qui il avait effectué la transaction pour le montant perdu et s’est dit très émerveillé : “C‘est du jamais-vu ! “.
