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Emplois : avec le CV de demain, il sera plus difficile de mentir

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Bienvenue en 2030, un temps où le CV au format PDF n’existe plus. A quoi ressemble-t-il ? On l’a imaginé à l’aide d’experts.

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Cette prochaine décennie annonce-t-elle la fin du CV ? Pas vraiment. “Les progrès de la technologie suscitent beaucoup de fantasmes, mais la disparition du CV n’est pas pour tout de suite”, nuance Laurent Blanchard, directeur général de Page Personnel , un cabinet spécialisé dans le recrutement des jeunes diplômés. Pourtant, son format va beaucoup évoluer, notamment sous l’effet de l’intelligence artificielle. Telles sont les prospectives du baromètre sur le travail de demain, publié en 2018 par Michael Page France, un cabinet de recrutement spécialisé dans l’emploi des cadres.

Les Softs Skills

Concrètement à quoi ressemblera le CV du futur ? Dans une infographie dynamique, les consultants de Michael Page ont imaginé le CV de 2030 comme un espace interactif donnant accès aux classiques softs et hards skills mais aussi aux réalisations antérieures, au réseau professionnel et surtout aux références à contacter.

Au centre du CV, les experts prévoient un assistant personnel intelligent qui ferait le lien entre le candidat et le recruteur grâce à un service de voix ou chatbots qui pourrait vous orienter vers les meilleurs opportunités en fonction de votre profil. “Au-delà d’un simple résumé de votre parcours, le CV de demain sera une carte de visite qui permet de créer des opportunités”, explique Laurent Blanchard.“Vous postulez pour une offre, mais grâce à l’intelligence artificielle, le recruteur peut vous diriger vers des postes plus adéquats en fonction des informations que vous mettez à disposition”, ajoute-t-il.

Apprendre à se démarquer

Les candidats devront en particulier attirer l’attention sur les soft skills, toujours plus scrutées par les recruteurs. D’ailleurs, dans l’infographie Michael Page la place au premier plan devant les hard skills. “Dans le CV de demain, le recruteur veut trouver des éléments qui apportent une vision complète sur la personnalité du candidat”, explique Laurent Blanchard. “Avec le poids des softs skills dans les critères de sélection, le recruteur voudra s’assurer d’un matching relationnel entre le candidat et l’entreprise avant les premiers entretiens physiques”, précise l’expert.

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Pour Dany el Jallad, directeur des comptes chez Robert Half , un cabinet de recrutement, le challenge de la décennie à venir est de réussir à se démarquer rapidement. “On traite une bonne quarantaine de candidatures par jour et on passe en moyenne 7 à 9 secondes sur un CV”, précise l’expert. Pour attirer l’attention du recruteur, vous pouvez utiliser des outils comme la vidéo, des images ou encore d’autres supports qui viennent illustrer vos compétences et renforcer votre candidature. Si vous avez un bon niveau d’anglais par exemple, il vaut mieux transmettre une vidéo en anglais. Un ingénieur qui a travaillé sur la construction d’un pont gagnerait à transmettre des éléments visuels pour valoriser ses réalisations. Avec ce format le recruteur peut très vite juger votre niveau, votre aisance…

LinkedIn, le nouveau classique

Dans cette nouvelle ère, les réseaux sociaux professionnels deviennent la pierre angulaire du recrutement. “LinkedIn va presque remplacer le CV classique. Ce support apporte une vision plus proche de la réalité. On a des infos sur les centres d’intérêts, les relations… ”, estime Alain Mlanao, directeur de Walters People , un cabinet de recrutement.

Un discours commun à celui de Sandrine Charpentier, fondatrice de Digitaly , une agence spécialisée dans la transformation digitale. “Un candidat qui se dit expert d’une discipline, le recruteur va aller vérifier s’il est vraiment en relation avec son écosystème sur les réseaux sociaux, est-ce qu’il a des recommandations sur LinkedIn”, observe-t-elle.

Même si cela paraît déjà évident, elle conseille aux candidats de ne pas négliger leur e-réputation. “Un candidat qui laisse traîner des incohérences n’envoie pas le bon message. À vous de protéger vos données personnelles pour ne pas influencer votre vie professionnelle”, lâche l’experte. Chez Michael Page, on image une option qui permet au candidat de bloquer l’accès à vos données personnelles en un simple clic. Cette fonctionnalité permettrait de gérer les connexions ou de limiter les accès à certaines personnes.

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Plus de sécurité

Au-delà de la gestion des données personnelles, les consultants prévoient aussi la possibilité de saisir des opportunités grâce au cloud. Toutes vos informations professionnelles seront sécurisées par une blockchain et vous permettraient de matcher avec une entreprise. “Aujourd’hui, on s’appuie sur les recommandations, on peut imaginer que la blockchain permette de vérifier la fiabilité des résultats, des compétences…”, ajoute Laurent Blanchard.

Avec ces nouveaux outils, on avance vers plus de sécurité, et de fiabilité. “Il sera encore plus déconseillé de mentir sur son CV. Avec toutes ces possibilités comme la blockchain, les réseaux sociaux… les recruteurs pourront facilement vérifier les informations”, s’enthousiasme Dany el Jallad.

A noter que le défi des candidats sera d’être capable de s’approprier à toutes ces possibilités. Il est important de comprendre comment l’IA analyse le CV ? “Aujourd’hui par exemple, l’intelligence artificielle ne fait que répertorier les mots clés, elle ne reconnaît pas les symboles, les pictogrammes, d’où l’importance de mettre les bons mots clés. Pour se démarquer, il vaut mieux éviter trop d’originalité”, précise Alain Mlanao. Une contrainte qui pourrait tomber d’ici 2030 !

 

Avec L’Echo