Dans la matinée de ce mercredi, 13 mai 2020, une plainte d’une trentaine de pages a été déposée auprès du tribunal de grande instance d’Amsterdam pour demander à ce dernier de déclarer « illégal » le financement européen des chantiers de routes soutenus en Erythrée et d’exiger de l’UE un arrêt du financement.
Les avocats de la Fondation droits de l’homme pour les Erythréens, basée aux Pays-Bas, avaient déjà mis en garde l’Union Européenne l’année dernière en dénonçant les terribles conditions d’emploi des conscrits de l’armée érythréenne (enrôlement de force de jeunes lycéens, surtout des jeunes filles, qui sont maltraités) qui travaillent sur ces chantiers qu’elle finance.
L’UE s’est déjà défendu l’année passée en répondant par lettre, à la mise en demeure des plaignants. Pour elle, d’une part l‘Erythrée refuse toute « condition » préalable à sa coopération. Et d’autre part, elle fait valoir que ses financements ne sont pas destinés au gouvernement d’Asmara, mais à des sous-traitants, en l’occurrence des sociétés de construction érythréennes chargées de la mise en œuvre des travaux. Et elle assure qu’une « rémunération » est bel et bien versée aux employés.
Ce jeudi, le Parlement européen va se prononcer sur le sujet en votant pour « un report » de tout financement de tels projets, jusqu’à ce qu’une mission d’information du Parlement puisse se rendre en Erythrée.