En novembre 2018, le Premier ministre français, Edouard Philipe, avait annoncé l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants non-européens dès la rentrée 2019.
Cette annonce avait suscité une levée de boucliers de plusieurs universités françaises. Elles sont actuellement une quinzaine à formuler une « opposition de principe » à la hausse des frais d’inscription, qui devraient passer de 170 euros à 2 770 euros en licence, et de 243 euros à 3 770 euros en master et doctorat, nous indique JeuneAfrique.
Huit d’entre elles (Rennes 2, Lyon 2, Toulouse Jean-Jaurès, Nanterre, Angers, Aix-Marseille, Clermont-Auvergne, Rouen-Normandie) ont fait savoir qu’elles auraient recours à un décret de 2013 si le projet de réforme était mis en œuvre. Ce texte réglementaire permet d’exonérer 10 % des inscrits (hors étudiants boursiers et pupilles de la nation) de frais de scolarité quel que soit le pays d’origine, précise le journal.
Ce choix de ces universités est motivé par la volonté de défendre un principe d’universalité ancré dans l’enseignement en France. « Cette mesure vient heurter une conception presque philosophique d’un égal accès à l’enseignement supérieur quelle que soit l’origine des étudiants et leur provenance », a indiqué Jim Walker, vice-président en charge des relations internationales de l’université Lumière Lyon 2.
Des effets d’exclusion sont déjà palpables. « Ceux qui souhaitaient venir en France ont revu leur projet de mobilité. Cela touche surtout ceux qui ont peu de moyens », témoigne-t-il. L’université Paris 8 le constate déjà. Au sein de l’établissement qui détient le record de l’hospitalité en France avec 30 % d’étudiants étrangers en moyenne, les inscriptions venues de l’étranger ont chuté de 87 % par rapport à mi-janvier 2018.