Boeing commence à voir le bout du tunnel. Après vingt mois d’immobilisation, son modèle phare, le 737 MAX, s’apprête à reprendre du service. Suivant le régulateur américain, la FAA, qui a donné son feu vert mercredi dernier, l’Europe envisage à son tour de se prononcer pour un retour de l’appareil dans son espace aérien dès le mois de janvier.
C’est en tous cas ce qu’a expliqué Patrick Ky, directeur exécutif de l’agence européenne de sécurité aérienne (Aesa), à l’occasion du Paris Air Forum organisé par La Tribune. “Nous avons tenu à avoir une analyse totalement indépendante de la sécurité de cet avion donc nous avons fait nos propres analyses, nos propres vols d’essai pour passer au crible tous les comportements de l’appareil. Toutes ces études nous montrent qu’effectivement le Boeing 737 MAX peut être remis en service car l’avion est sûr”, a-t-il dit.
Et d’ajouter qu’il était “vraisemblable” que l’Europe adopte “les décisions qui permettent de le remettre en service dans le courant du mois de janvier”. Une bonne nouvelle pour l’avionneur américain enlisé dans la crise depuis les crashs de la Lion Air et d’Ethiopian Airlines en octobre 2018 et en mars 2019. La Chine a cependant indiqué vendredi qu’elle n’avait “pas de calendrier” pour autoriser le 737 MAX à revoler.
Une crise à 20 milliards
Tirant les leçons de cet épisode tragique, l’Aesa a également fait savoir qu’elle allait “systématiquement (…) revoir et analyser de manière indépendante le comportement des systèmes critiques” des avions, bien qu’elle ne soit pas dans le cas présent “une autorité de certification primaire puisque le Boeing 737 MAX est un avion américain”.
Pour l’avionneur américain, les conséquences financières de l’immobilisation du 737 MAX se chiffrent aujourd’hui à près de 20 milliards de dollars répartis entre les coûts liés à l’arrêt de la production de l’appareil (11,3 milliards de dollars) et les indemnisations versées aux compagnies aériennes (8,6 milliards de dollars).
Avec BFMTV