Comme vous le savez peut-être, Facebook traverse une période particulièrement compliquée. Il faut dire que le réseau social enchaîne les déboires, entre les révélations fracassantes de cette lanceuse d’alerte et la panne massive qui a frappé les services Facebook ce 5 octobre 2021, faisant perdre au passage 6 milliards de dollars à Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook.
Et cerise sur le gâteau, le procureur général du district de Columbia (Washington DC) a décidé d’appeler à comparaître Mark Zuckerberg, directeur général de Facebook, dans le procès relatif au scandale Cambridge Analytica de 2017.
Il s’agit de l’un des premiers efforts d’un régulateur pour exposer personnellement le grand patron du réseau social à d’éventuelles sanctions financières ou autre, si l’on exclut les auditions réalisées par le Sénat américain en avril 2018.
Le procureur général Karl Racine a déclaré ce mardi que des entretiens continus et l’examen de documents internes relatif à cette affaire ont révélé que Mark Zuckerberg a joué un rôle beaucoup plus actif dans les décisions prises que ce que pensaient les procureurs.
Cette plainte contre Facebook a été déposée en décembre 2018 devant la cour supérieure du district de Columbia. Selon la plainte, Facebook a trompé les consommateurs sur la protection de la vie privée sur sa plateforme en permettant à Cambridge Analytica d’obtenir les données personnelles de plus de 87 millions d’utilisateurs.
Facebook a immédiatement demandé à un juge de mettre fin aux poursuites, affirmant par la même occasion que Facebook n’a jamais trompé les utilisateurs. Sans surprise, la juge Fern Flanagan Saddler a rejeté cette requête en juin 2019, autorisant par la même occasion une enquête approfondie sur le rôle de Facebook dans cette affaire.
Durant ces investigations, la justice a mené de nombreux entretiens avec d’anciens et d’actuels employés de l’entreprise californienne, ainsi qu’avec des responsables de l’application des lois relatives à la protection des données.
D’après Karl Racine, l’enquête a démontré qu’un changement majeur de produit opéré en 2010, a permis à des centaines de développeurs tiers d’accéder librement aux données des utilisateurs de Facebook. Problème, il s’agissait d’un choix de Mark Zuckerberg.
« Dans ces circonstances, l’ajout de M. Zuckerberg à notre action en justice est incontestablement justifié et devrait envoyer le message que les dirigeants d’entreprise, y compris le PDG, seront tenus responsables de leurs actions », a assuré le magistrat dans un communiqué officiel.
Bien évidemment, Facebook a rapidement réagi aux accusations du district de Columbia : “Ces allégations sont aussi infondées aujourd’hui qu’elles l’étaient il y a plus de trois ans lorsque le District a déposé plainte. Nous continuerons à nous défendre vigoureusement et à nous concentrer sur les faits”, a promis Andy Stone, porte-parole de Facebook.