Le journaliste camerounais et spécialiste des questions de sports, Jean-Claude Mbede, apporte un regard critique sur la candidature de Samuel Eto’o au poste de président de la fédération camerounaise de football.
“Le Cameroun est devenu une nation respectée de football en 1982, quand il est rentré invaincu du « Mundial Español ». Puis lors du « Mondial Italia 90 ». Eto’o n’était pas encore footballeur. Roger Mila et Thomas Ngono ont bâti leur amour avec les Camerounais grâce à leurs performances à l’équipe nationale. Mais les fans d’Eto’o se plaisent à nous dire qu’il a gagné la ligue des champions, comme si les victoires du FC Barcelone étaient importantes pour nous”, indique-t-il.
“En dehors de l’argent et des buts marqués sur le terrain, quel est l’argument des « fans » pour qu’Eto’o devienne le président de l’une des plus importantes fédérations sportives d’Afrique ? Où il faut gérer l’administration, les finances, les rapports avec une hiérarchie directe constituée des ministres, quand on sait qu’Eto’o se considère comme le vice-président de la république. Il humilie le Premier ministre et regarde les Ministres depuis ses limousines vitres fumées.
Comment va-t-il traiter les employés de la fédération qui ne sont pas ses employés à lui, ni ses « tchinda », lui qui est habitué à dicter sa loi au nom de ses milliards ? Comment va-t-il faire pour concilier diplomatie et politique ? Lui qui a souvent organisé des grèves spectaculaires à la veille de tous les grands tournois de football, quand il était tout puissant capitaine ?Comment va-t-il assurer la gouvernance, lui qui est habitué à gérer son argent seul et sans rendre compte à personne ?
Quelles sont ses capacités de manager ou de dirigeant quand on sait que toutes ses activités ont foiré de sa fondation à ses entreprises ? Vraiment, donnez-moi un seul argument qui peut jouer en sa faveur dans cette haute administration ?
Dans la course à la succession au sommet de l’état. Le prochain exécutif aura le privilège et le devoir d’assurer au prochain président ses premiers honneurs avec des victoires importantes. Eto’o ne peut pas. J’ai dit !”
