À partir de ce vendredi 04 septembre, Rui Pinto, le hacker portugais à l’origine des fuites d’informations qui ont jeté une lumière sur les dérives du “foot-business”, fera face à la justice portugaise à Lisbonne.
Il est jugé pour divers délits informatiques et tentative d’extorsion. Traqué par la justice portugaise jusqu’en Hongrie, où il vivait dans l’anonymat avant d’être extradé vers son pays en mars 2019, le pirate informatique de 31 ans a passé près d’un an en détention provisoire.
Atalanta : ce mercato de folie que prépare le club pour se consoler
Assigné ensuite à résidence, il a coopéré avec la justice portugaise en lui donnant les clés d’une masse de données chiffrées contenant des documents inédits en sa possession lors de son arrestation à Budapest.
Remis en liberté en août, il sera sur le banc des accusés alors qu’il bénéficie d’un programme de protection de témoin en échange de sa collaboration avec la justice dans d’autres affaires.
« J’espère être acquitté car je suis un lanceur d’alerte et j’ai agi de bonne foi », a affirmé Rui Pinto lors d’un entretien accordé au magazine allemand Der Spiegel, premier média auquel il a livré des documents des Football Leaks, en 2016.
Il aurait obtenu ces informations en accédant illégalement aux systèmes informatiques de plusieurs clubs et d’intermédiaires (agents, avocats et fonds d’investissement).
LDC / PSG vs Bayern Munich : la composition officielle des 2 équipes pour la finale
Les représentants du hacker, qui le décrivent comme « un grand lanceur d’alerte européen », feront appel à 45 témoins parmi lesquels figurent Edward Snowden, ancien employé du renseignement américain inculpé pour espionnage, ou l’ancienne juge financière française Eva Joly.
Au cours des prochains mois, en trois séances par semaine, le tribunal de Lisbonne se penchera sur les 90 chefs d’accusation retenus par le parquet, qui vont de la tentative d’extorsion au piratage informatique, de la violation de correspondance au vol de données.
Benin : l’Etat restaure ses monuments historiques liés à l’esclavage
« Après le procès d’Antoine Deltour, qui a été acquitté, c’est le deuxième procès de ce siècle d’un lanceur d’alerte exceptionnel », a dit la défense de Rui Pinto en faisant allusion au Français à l’origine de l’affaire d’optimisation fiscale LuxLeaks.
Au Portugal, le crime de tentative d’extorsion, le plus grave des chefs d’accusation retenus contre Pinto, est passible d’une peine comprise entre 2 ans et 5 mois, et 10 ans de prison.