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Général Mathieu Kérékou : 4 ans après son décès ; retour sur le parcours de l’homme

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Le 14 Octobre 2015, l’ancien camarde de lutte, le général Mathieu Kérékou est passé de vie à trépas.

Homme d’Etat influent, il a marqué le Bénin d’abord en tant que révolutionnaire et ensuite en tant que démocrate.

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Né le 2 Septembre 1933 à Kourfa, un village situé dans la Commune de Natitingou, le général Mathieu Kérékou est mort le 14 Octobre 2015. L’un des pères de la conférence des forces vives de la Nation de Février 1990 qui a conduit au renouveau démocratique, cet homme controversé a maqué l’histoire politique du Bénin de 1972 à 2006. Quelques années après son décès, l’héritage démocratique qu’il a laissé traverse actuellement de rudes épreuves.

Le 4ème anniversaire de son décès vient au lendemain d’un dialogue politique suite à une crise électorale dans laquelle plusieurs concitoyens ont perdu la vie. Vivement que les conclusions issues dudit dialogue politique puissent conduire au retour de l’unité, de la cohésion et de l’Etat de droit; l’héritage laissé par celui- là-même qui a gouverné le pays pendant près d’une trentaine d’années.

Retour sur la vie du Général Mathieu kérékou

Le général Mathieu Kérékou a été le président du Bénin du 26 Octobre 1972 au 4 avril 1991 et du 4 avril 1996 au 5 avril 2006. Après avoir étudié dans des écoles militaires au Mali et au Sénégal, Mathieu Kérékou entra dans l’armée. Il servit d’abord dans l’armée française puis dans l’armée du Dahomey où il obtint le grade de major. Il prit le pouvoir lors d’un coup d’état le 26 octobre 1972.

Il fit mettre en prison les trois précédents présidents. En 1975, il renomma alors le pays en République populaire du Bénin et mit en place un gouvernement marxiste surveillé par le Conseil national de la révolution (CNR). Il mena une politique de répression contre tous les opposants au régime et surtout contre les intellectuels dont beaucoup durent se réfugier à l’étranger. Il entreprit une vague de nationalisation des banques et de l’industrie pétrolière.

Mais sous la pression de la rue et des étudiants, et suite aux manifestations populaires liées à la chute du mur de Berlin, Mathieu Kérékou renonce à l’idéologie marxiste-léniniste en 1989. Ainsi, après avoir dirigé le pays de manière autoritaire, il accepte le principe d’une conférence nationale qui doit doter le pays d’une nouvelle constitution et sur la tenue d’élections libres régulières et transparentes. Mais lors de la présidentielle de 1991, la première de l’ère du renouveau démocratique, il fut battu par Nicéphore Soglo; alors premier ministre. Puis, il revient au pouvoir suite à des élections démocratiques le 4 avril 1996 puis en mars 2001.

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Mais au terme de ce mandat et malgré les tentatives des caciques du pouvoir pour une révision de la constitution et lui fait faire un nouveau mandat, il a laissé le pouvoir en 2016 à son successeur, le président Thomas Boni Yayi. Le 14 Octobre 2015, il est décédé et son corps repose actuellement dans son village natal dans la Commune de Natitingou.

Quelques citations du président Kérékou

Il avait la verve et l’éloquence propre aux militaires. Le général Mathieu Kérékou avec sa tonalité sonnante, était coutumier de rhétorique et parfois d’humour. Voici quelques unes de ces citations recueillies par la chaîne du service public. .

« Le Dahomey est trop petit pour avoir trois présidents (…) On est à peine trois millions. Trois présidents c’est trop. Nous sommes assez pauvres pour avoir trois chefs« , propos tenus après avoir renversé le monstre à trois tête;

« Un groupe de mercenaires à la solde de l’impérialisme aux abois a déclenché depuis ce matin à l’aube une agression contre le peuple béninois et sa Révolution démocratique et populaire (…) A l’heure où nous vous parlons, nos unités de combat sont à pied d’oeuvre (…) Nul doute que nous vaincrons (…) Mort aux mercenaires, mort aux traîtres. Prêts pour la Révolution, la lutte continue« , c’est le discours tenu lors de l’agression mercenaire;

« Aux hors-la-loi internationaux, ces bandits d’une civilisation et d’une société décadentes, ces fauves et ces vampires armés jusqu’aux dents par les traîtres, l’impérialisme international et ses valets locaux, nous et nos martyrs leur disons bien haut : vous êtes lâches, ingrats envers l’Afrique et ses fils« ;

« Le peuple béninois n’a commis aucun crime si ce n’est le droit à l’indépendance, à la liberté, à la dignité, à la souveraineté et au progrès que l’impérialisme international et ses valets béninois africains s’acharnent à ne pas lui reconnaître »;

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« Nous ne sommes pas en guerre contre les forces vives de la nation et (…) en conséquence, nous leur demandons pardon. Pardon au nom de l’amour de notre patrie, au nom de l’amour de notre peuple et au nom de l’amour du prochain« , lors de la conférence des forces vives;

« Au nom de l’intérêt supérieur de la nation et du peuple béninois tout entier, nous disons que les décisions prises par la Conférence seront appliquées dans l’ordre et la discipline librement consentis. Ce n’est pas du défaitisme, ce n’est pas la capitulation, c’est une question de responsabilité nationale« ;

« Nous étions en haut, nous sommes descendus en bas. Nous remontons en haut » lors de son retour au pouvoir après la conférence;

« La constitution dit vous êtes candidat pour cinq ans, merci, renouvelable une fois, merci beaucoup. Vous vous êtes lancé dans l’aventure, si Dieu vous a permis de franchir la première étape, cinq ans ; la deuxième étape, vous êtes au bout du rouleau et vous vous entêtez en disant je veux réviser la Constitution, alors vous ne respectez plus la volonté de Dieu ».

« Ce qui est dit est dit et comme l’a dit le pharaon, que cela soit écrit »

Avec beninwebtv