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Grossesses : les effets potentiels du tabac sur le bébé résistent à l’arrêt de la cigarette

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Des travaux de scientifiques français montrent “pour la première fois que la consommation de tabac, même lorsqu’elle est stoppée avant la grossesse, peut avoir des conséquences sur le placenta”, selon une étude publiée ce mercredi, dans la revue médicale britannique BMC Medecine. Elle a été réalisée par une équipe de l’Inserm, du CNRS et de l’Université Grenoble Alpes, au sein de l’Institut pour l’avancée des biosciences.

Chez les fumeuses, les scientifiques ont observé des altérations dites “épigénétiques” dans 178 régions du génome placentaire (la séquence d’ADN n’est pas modifiée, mais la façon dont les gènes s’expriment peut être affectée). Chez les anciennes fumeuses, ces altérations sont bien moins nombreuses mais ont malgré tout été retrouvées dans 26 régions, montre leur article publié dans la revue BMC Medicine.

« Bien qu’il ait été montré que la consommation de tabac pendant la grossesse a de nombreuses conséquences néfastes sur la santé de la mère et de l’enfant, les mécanismes en jeu sont encore mal connus », explique l’étude, qui éspère avec ses résultats faire progresser les connaissances dans ce domaine. « L’impact de l’exposition au tabac avant la grossesse sur la méthylation de l’ADN placentaire n’avait jusqu’à présent jamais été étudié ».

Le placenta conserverait donc la “mémoire” de l’exposition au tabac des femmes avant leur grossesse, expliquent l’Inserm, le CNRS et l’UGA dans un communiqué accompagnant l’étude. Il a été montré que la consommation de tabac pendant la grossesse avait de nombreuses conséquences néfastes sur la santé de la mère et de l’enfant, mais “les mécanismes en jeu sont encore mal connus”. On sait par ailleurs que le placenta, vulnérable à de nombreux composés chimiques, joue un rôle crucial dans le développement du fœtus.

Selon Orange, dans l’étude, les chercheurs ont constaté que les régions altérées correspondaient le plus souvent à des zones qui contrôlent à distance l’activation ou la répression de gènes. De plus, une partie d’entre elles étaient situées sur des gènes connus pour avoir un rôle important dans le développement du foetus. Aussi, Johanna Lepeule, chercheuse à l’Inserm qui a dirigé ces travaux, fait l’hypothèse que les modifications épigénétiques observées sur le placenta de mères fumeuses ou ex-fumeuses “pourraient en partie expliquer les effets du tabagisme observés sur le fœtus et la santé ultérieure de l’enfant”.