Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

> >

Habiter sa propre maison à Lomé, une obsession ?

Facebook
Twitter
WhatsApp

Posséder une maison à Lomé est souvent vu comme un signe de réussite sociale. Ainsi, généralement, tous les Togolais, logeant dans la capitale, nourrissent un ardent désir de se procurer une parcelle de terrain afin d’y édifier leur propre habitation.

En effet, la course au « chez-soi » résume la vision de la plupart des Loméens pour qui être locataire à vie  est une preuve d’échec et une occasion de faire l’objet de graves moqueries et insultes. Le « À chacun son chez » de Y. Marguerat (1993) est donc devenu une sorte de mot d’ordre qui s’impose à beaucoup, peu importe le niveau social, le revenu, etc.

Plus qu’une maison baillée ou une simple chambre louée, un toit personnel à Lomé protège selon certains contre « la contrainte de l’opinion publique qui exige qu’un homme qui a réussi est forcément propriétaire de sa maison. Car c’est dans sa propre maison qu’il est réellement le chef de sa petite famille ».

Au regard de tout cela, il semble donc qu’avoir son propre logement, pour un Loméen, concrétise le concept symbolique de la famille et cristallise le succès et la pérennité. Cela s’avère encore plus à cause du fait qu’il s’agit d’un lieu de refuge aux membres de famille ainsi qu’aux amis parfois de passage. De plus, la maison est un repère pour les héritiers et souvent devient une forteresse pour les veuves et les orphelins après le décès du chef de ménage ; des arguties à cette farouche volonté du Loméen d’être propriétaire au prix de mille sacrifices.

En réalité, qui désirerait vivre interminablement dans des maisons de location peu importe son niveau de vie et son revenu mensuel ? Ce qui fait qu’on est presque hanté par l’idée d’acquérir un terrain pour bâtir sa maison, qu’on dispose d’un petit revenu régulier ou non. Un ‘‘culte’’ de la maison dont la foi est inébranlable.

Tout compte fait, louer un local d’habitation est le seul moyen généralement qui permet aux étrangers et aux nouveaux migrants de se loger. Cependant, le prestige relatif à la possession d’une maison est tellement déterminant que presque tout le monde en construisant à Lomé essaie de se conformer à la « règle ».