Même si tout ou presque les oppose, les 2 grandes fortunes du Nigeria, Aliko Dangote et Abdul Samad Rabiu ont un objectif commun : contribuer à maintenir leur pays au rang de première puissance économique du continent. Et même en temps de coronavirus, le second tycoon, 59 ans, n’a rien perdu de son ambition et les chiffres de 2020 devraient être meilleurs que l’année dernière selon ses prévisions.
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Dans un récent entretien accordé à Jeune Afrique, la 7e fortune d’Afrique, selon Forbes, dont le groupe industriel s’étend du ciment à l’agro-industrie, en passant par l’immobilier et la logistique portuaire, compte se lancer dans l’industrie verrière.
Et pour ce faire, le natif de l’Etat de Kano envisage s’associer à l’une des meilleures sociétés françaises de l’industrie verrière pour exploiter la silice, une matière première que nous avons en abondance au Nigeria.
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« L’État d’Ogun regorge de silice. Or cette ressource n’est pas suffisamment exploitée. La filière ne compte qu’une ou deux entreprises au Nigeria. Je ne veux pas dire de quelle société française il s’agit, mais celle-ci souhaite travailler avec un partenaire sérieux au Nigeria. Nous en avons discuté et sommes plus ou moins parvenus à un accord », a-t-il révélé.
En ce qui concerne le secteur le plus porteur de croissance au Nigeria malgré la pandémie de coronavirus, le milliardaire désigne l’agriculture. « Je ne sais pas pourquoi ce secteur est si rarement évoqué. J’ai commencé une plantation de canne à sucre dans l’État de Kwara il y a environ 3 ans. Pendant longtemps, je ne me suis pas rendu compte de l’opportunité de tels investissements », indique Abdul Samad Rabiu.
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« J’ai visité la plantation Kakira, en Ouganda. C’était de loin la plus impressionnante plantation de canne à sucre que je n’avais jamais vue. Cela m’a beaucoup inspiré. Je me suis dit que nous pouvions produire nous-mêmes le sucre qu’importe actuellement le Nigeria. Avec cette plantation, que nous comptons boucler cette année, nous serons en mesure de produire près de 70 tonnes de sucre blanc à bas prix et d’employer plus de 10 000 personnes. Ce qui est vrai pour le sucre l’est tout autant pour d’autres produits alimentaires. Je pense qu’il est très important d’investir dans ce secteur. Si nous développons notre agriculture, le Nigeria n’aura même plus besoin du secteur pétrolier. Voilà ce qui devrait être notre objectif. Il n’y a pas de raison que le Nigeria importe sa nourriture, que l’Afrique importe sa nourriture. Nous avons les capacités de faire pousser sur place ce dont nous avons besoin (…) », poursuit-il.
« En investissant dans l’agriculture, il est possible de faire travailler un grand nombre de personnes, tout en restant profitable. Quand je regarde les ressources dont nous disposons, je me rends compte que ma place est ici. Je veux rester en Afrique, je veux rester au Nigeria, je veux voir tout ce que je peux y accomplir. Je sais où sont les opportunités, où est l’argent. Il ne nous reste plus qu’à nous mettre au travail », ajoute Abdul Samad Rabiu.