Le message des «Proud Boys», groupuscule américain d’extrême droite, a été parasité lundi sur Twitter par une partie de la communauté homosexuelle. Cette dernière a détourné leur hashtag avec des images d’hommes en train de s’embrasser. Carlos G. Smith, premier élu issu de la communauté LGBTQ à siéger à la chambre des représentants de Floride, a ainsi publié une série de photographies le montrant en compagnie de son partenaire, proclamant «vos deux #Proudboys préférés se tiennent prêts à voter!».
L’élu explique dans son message avoir joint sa voix à celles de «milliers d’hommes homosexuels sur les réseaux sociaux pour reprendre [le hashtag, ndlr] #ProudBoys aux suprémacistes blancs et aux néonazis racistes. Remplaçons ce hashtag avec des images d’amour, de positivité et de vraie fierté!».
Lors d’un débat avec Joe Biden, son adversaire dans l’élection présidentielle, le président américain Donald Trump avait la semaine dernière été appelé par le modérateur à condamner explicitement les suprémacistes blancs, dont beaucoup le soutiennent.
Mais le locataire de la Maison-Blanche avait esquivé la question et avait préféré appeler les Proud Boys, groupuscule nationaliste prônant la supériorité de la race blanche, fondé en 2016 et dont les membres sont fréquemment armés lors de leurs rassemblements, à «reculer et à se tenir prêts». «On doit faire quelque chose au sujet des antifas», avait-il lancé dans la foulée, visant les militants d’extrême gauche qu’il accuse régulièrement de tous les maux.
En réaction, George Takei, mythique «Monsieur Sulu» de la série Star Trek et icône de la communauté homosexuelle aux États-Unis, a lancé l’idée sur Twitter de détourner le message et le nom des Proud Boys. «Et si les homosexuels prenaient des photographies d’eux en train de s’embrasser ou en train de faire des choses très homosexuelles et les publiaient avec #ProudBoys. Je parie que cela les dérangerait pas mal» a-t-il écrit.
Ses quelques 3 millions d’abonnés ne l’ont pas déçu. Ils ont inondé les réseaux sociaux de clichés avec le fameux hashtag, y compris des stars de la télévision ou des membres des forces armées canadiennes. Enrique Tarrio, leader des Proud Boys a assuré à la chaîne télévisée CNN que cette campagne ne gênait pas son organisation. «Ce n’est pas une insulte. Nous ne sommes pas homophobes» a-t-il dit.