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La question coquine : pourquoi le plan à 3 est-il un fantasme récurrent ?

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C’est un fantasme partagé par de nombreuses personnes : le plan à trois. Que ce soit pour un homme ou une femme, se retrouver au centre de l’attention a quelque chose d’attirant qui nourrit notamment un sentiment de puissance. C’est en tout cas l’une des explications avancées par Catherine Blanc, sexologue et psychanalyste, pour justifier de la fréquence de ce fantasme. Dans “Sans Rendez-Vous” jeudi, la spécialiste explique également que cette idée renvoie à l’enfance.

Faire l’amour à trois est un fantasme présent en chacun de nous de façon plus ou moins consciente, parce que cela renvoie à notre position idéale. C’est-à-dire être aimé en même temps des deux côtés, comme l’enfant qui voulait que l’amour de sa mère et de son père soient dirigés vers lui. Cette construction est reportée dans la sexualité avec un sentiment narcissique très fort, puisque cela donne l’impression d’être très fort, puissant, valorisé, aimé deux fois plus et être la priorité de deux personnes.

Est-ce un fantasme strictement masculin ?

Non, les femmes aussi ont ce fantasme pour toutes les raisons évoquées précédemment. Reste qu’une des hypothèses derrière le côté parfois attrayant du plan à trois est de pouvoir démultiplier la possibilité de procréer, de transmettre ses gènes. Mais je crois aussi que c’est une façon d’être dorloté par deux femmes, l’enfant au centre de l’attention est donc comblé puisqu’en quelque sorte, tout son corps est pris en charge.

Mais il y a aussi ce sentiment de toute puissance qui vient de la capacité à être désiré par deux femmes, mais aussi à les satisfaire. Un fantasme narcissiquement très porteur, d’où le fait qu’on le retrouve souvent.

Cela peut fragiliser un couple qui déciderait de se lancer dans cette nouvelle expérience ?

C’est toujours difficile parce qu’une décision est toujours prise par l’un et l’autre suit. Le premier est plus en capacité de vivre cette expérience, alors que l’autre a suivi par amour, par excitation.

Mais au-delà du choix, il y a la réalité de la compétence à pouvoir le vivre. Si l’idée est d’être aimé par deux personnes, ce n’est pas forcément le cas du ‘numéro trois’ qui peut alors avoir le sentiment d’une remise en question de son propre genre. Une dynamique qui peut mener in fine, à un sentiment de jalousie.

Avec Europe1