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Les Américains se ruent sur les armes avant les élections

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Des zones rurales aux grandes métropoles, une frénésie d’achat d’armes s’est emparée des Américains. Cette situation reflète une angoisse grandissante face au cumul de la pandémie de Covid-19, de violences très médiatisées et d’un climat politique très tendu.

Un casque antibruit vissé sur la tête, les pieds écartés, Brenda Dumas pointe son pistolet flambant neuf vers une cible de carton. «Battez-vous», crie l’instructeur. Des détonations retentissent dans la clairière de la Boondocks Firearms Academy, en banlieue de Jackson, dans le sud des États-Unis.

«Je veux être capable de me protéger», explique cette femme blanche, qui vient d’acheter sa première arme. Elle a convaincu son mari de suivre un cours de tir pour leur 36e anniversaire de mariage. «Je me sens un peu moins en sécurité à cause de toutes les violences que l’on voit à la télévision», avec lesquelles «je suis philosophiquement en désaccord», explique-t-elle à l’AFP.

Depuis la mort de George Floyd, un quadragénaire noir tué par un policier blanc à la fin mai à Minneapolis, les États-Unis sont traversés par une vague de contestation antiraciste qui a, parfois, charrié des violences. Le président américain Donald Trump dénonce un chaos orchestré par l’extrême gauche et promet de rétablir «la loi et l’ordre», s’il remporte un second mandat le 3 novembre.

«Manifester est un droit. Ces gens ne créent pas le chaos», rétorque un Noir inscrit à la même formation que Brenda Dumas. «Nous avons un président, qui, au lieu d’apaiser, fait de la surenchère», regrette-t-il, sous couvert d’anonymat.

Dans «cette période compliquée», où des milices d’extrême droite ont par endroits défié les manifestants, lui aussi a jugé bon de compléter son arsenal avec une arme de poing, qu’il peut transporter sur lui, contrairement à ses fusils.