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Les crottes de nez, certains les roulent, d’autres les mangent, mais à quoi ça sert ?

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Avant de sécher sous forme de crottes, le mucus nasal est plutôt « aqueux et visqueux. Il est synthétisé par les glandes situées dans la muqueuse nasale, ce sont des glandes assez voisines des glandes salivaires et lacrymales », explique le Dr Nicolas Boulanger, médecin ORL. En cas de rhume, de maladies virales de l’hiver ou encore d’allergie, la production de mucus s’emballe et on se transforme en usine à morve. « Dans la muqueuse nasale, il y a donc des glandes, qui forment des petits sacs chargés de sécrétions, dont la production est régulée par le système nerveux, précise l’ORL. En cas d’atteinte virale, le virus va tuer les cellules, et va, de manière schématique, faire exploser ces petits sacs, donc on a le nez qui coule et qui est bouché ».

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Et les crottes de nez, c’est la même chose en version séchée ? « Pas tout à fait. Elles sont composées des grosses particules présentes dans l’air que l’on respire tout au long de la journée, mêlées à un peu de mucus séché ».

Sinon, vous n’avez jamais remarqué que ce que beaucoup qualifient de « morve » ressemble étrangement à du blanc d’œuf ? Cela tient à la composition du mucus nasal, un savant mélange à base d’eau et d’enzymes aux propriétés antibactériennes. Et notamment le lysozyme, que l’on retrouve dans d’autres sécrétions telles que les larmes et la salive, mais aussi dans… le blanc d’œuf. Eureka !

A quoi servent-elles ?

« Le nez a une fonction respiratoire et une fonction olfactive, indique le Dr Boulanger. Dans leur fonction respiratoire, les sécrétions nasales ont pour rôle d’humidifier et de réchauffer l’air afin de le préparer pour une meilleure oxygénation pulmonaire. C’est pour cela que si vous faites une séance de sport, l’entraîneur vous dira “inspirez par le nez, expirez par la bouche”. En respirant par le nez, le passage de l’oxygène vers les poumons sera de meilleure qualité ». Mais le mucus nasal a d’autres propriétés. « La surface de la muqueuse nasale, à l’intérieur du nez, est tapissée de cils. Ces cils “battent” et captent ainsi les particules étrangères que l’on respire, et vont ensuite les dégrader. Les mucosités s’écoulent sur ces cils et forment un “tapis”, une couche de muqueuse gluante qui va venir piéger les particules de l’air et faire barrière à la pénétration des virus et bactéries : c’est un filtre ».

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Ces particules se retrouvent donc prises au piège dans notre mucus nasal. Ainsi, celles et ceux qui vivent en zone urbaine remarqueront en se mouchant que leur production est parfois tachée de noir. C’est dû, entre autres, aux particules de pollution présentes dans l’air.

Comment les nettoyer ?

Si on a le nez congestionné par un trop-plein de mucus ou de crottes, le plus simple reste de se moucher dans un mouchoir en papier, « pas directement avec le doigt, insiste l’ORL. Sinon, on risque d’y déposer les bactéries qu’on a sur les doigts, comme des staphylocoques dorés, par exemple ». Si votre « production » est vraiment abondante ou coriace, on fait comme avec les bébés : « on se nettoie le nez avec du sérum physiologique, qui est le liquide le plus compatible, et pas simplement à l’eau claire, prescrit le Dr Boulanger. Mais les gens ont plutôt tendance à utiliser des petites dosettes ou des sprays à base d’eau de mer, ce qui n’est pas efficace parce qu’il faut de plus grands volumes. Pour un bon lavage de nez, il faut utiliser une seringue d’au moins 20 millilitres de sérum physiologique, que l’on fait couler par une narine et s’écouler par l’autre ».

Les crottes de nez en chiffre

Chaque jour, un adulte respire en moyenne 10.000 litres d’air ! Pour le filtrer, le nez fabrique quotidiennement entre 1 et 2 litres de mucus nasal. On vous l’a dit, que le corps était une vraie usine à crottes ! Une grande partie de cette production est acheminée vers la gorge par les cils qui tapissent la muqueuse nasale. En pratique, on l’avale et il se retrouve dans l’estomac, qui se chargera d’atomiser les microbes dont il est chargé.

Et vous, les crottes de nez ?

« Je ne peux pas m’empêcher de me décrotter le nez, à la maison, au boulot, dans la rue, en terrasse, c’est comme un réflexe incontrôlable, confie Paul, la trentaine. Je ne sais pas combien de fois je le fais, c’est inconscient et conscient à la fois, mais si on me disait que c’est plusieurs dizaines de fois par jour, ça ne m’étonnerait pas ! Pour le plus grand écœurement de ma femme, qui me lance des regards noirs quand je me décrotte le nez en sa présence. Elle me dit : “Arrête ! T’es vraiment un porc” ». Une habitude pas très glam appelée rhinotillexomanie (mot compte triple au Scrabble !).

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L’info insolite :

Vous avez vu (ou vous vous souvenez), les enfants adorent manger leurs crottes de nez ! Tout comme certains indélicats que l’on repère dans les transports, ou au feu rouge, au volant de leur voiture (on vous voit, messieurs). Même le pape François, mal planqué derrière un hublot, ne résiste visiblement pas à l’envie de manger un petit Mickey.

Avec 20 minutes.