Ayant pour cause principale la mondialisation et l’industrialisation de nos sociétés, l’Afrique en général, et plus particulièrement le Togo, ont connu des déplacements de populations des villages et zones de campagne vers les villes, en quête d’une vie meilleure aux alentours des années 90 et plus tard, en 2000. De nos jours, c’est le phénomène inverse qui s’observe.
Revenus de l’étranger, en quête de terres cultivables, ou tout simplement d’un hameau loin de la ville pour profiter de quelques moments de calme, ils sont de plus en plus nombreux à quitter la capitale pour aller s’installer provisoirement, ou définitivement en bordure de ville, ou plus loin, dans les petites localités.
Pour certains, il s’agit de fuir le stress quotidien dû à une accumulation de taches et de responsabilités.
« Le monde, dans lequel nous vivons aujourd’hui, évolue à une vitesse telle, qu’on a besoin de se retrouver avec soi-même pour se ressourcer, et pour ne pas se laisser happer. C’est l’une des raisons pour lesquelles je me permets une fugue quelques fois dans le mois, dans ma ferme à Noèpé. Le calme qui y règne me déstresse », évoque Eudes, cadre dans une société de la place et père de famille.
A l’opposé, pour d’autres, le manque de logements adéquats en centre-ville, et le coût élevé de l’habitat les poussent à rallier l’intérieur du pays.
« Je n’ai pas réussi, au bout de plusieurs années de vie dans la capitale, à trouver un logement en centre-ville, adapté à ma bourse. J’étais assez souvent dirigée soit vers des quartiers où l’insécurité règne, ou carrément, dans de petites bourgades de Lomé. Des raisons qui m’ont poussé à regagner la maison familiale près de Tsévié », explique une loméenne, la cinquantaine.
Le désir d’une garantie de vivre tranquille, loin de la pollution urbaine, est très souvent la base de telles migrations. Et ceci, en dépit de la longue distance à parcourir entre leur nouveau lieu de résidence, et leur environnement professionnel.