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LinkedIn : cette étude qui prouve qu’il ne faut pas en dire trop sur votre profil

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“La possibilité de mettre une quantité infinie d’informations risque d’être contre-productive”, lance d’entrée, Jean Pralong, directeur de la Chaire “Compétences, Employabilité et Décision RH” à l’EM Normandie.

Et ça commence à devenir un sérieux problème pour les recruteurs. A partir d’une enquête menée sur 231 personnes, le chercheur a scruté les effets de la longueur du CV sur LinkedIn et de la pertinence des infos mises en avant sur la décision finale du recruteur.

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Pour l’étude, ces derniers devaient analyser les CV types d’un comptable : court ou long, “vraisemblable” (avec des détails sur des expériences valorisantes) ou “illusoire” (sans détails et avec des centres d’intérêts sur le foot ou les jeux vidéo).

Les résultats de l’enquête sont sans équivoque. Un profil court et “vraisemblable” est le plus apprécié par les recruteurs. Ce type de profil lui permet d’analyser plus facilement l’intégralité des infos fournies et de prendre une décision finale “fiable et rationnelle”, explique l’étude.

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5 secondes par profil !

Les recruteurs ne passent en effet que… 5 secondes par profil ! “Pour l’enquête, ils n’avaient pourtant pas de limite de temps imposée. Cela en dit long sur leurs conditions de travail et la nécessité de trier les candidatures dans l’urgence”, poursuit Jean Pralong. Autrement dit, il vaut mieux être bref mais précis. L’idée n’est pas de faire une liste complète des missions effectuées dans chaque poste, mais bien de décrire les deux ou trois accomplissements intéressants qui font de vous le candidat idéal pour le poste recherché.

A l’inverse, lorsque le profil est long, l’abondance d’infos dépasse les capacités attentionnelles du recruteur et l’empêche de mener un raisonnement analytique efficace. “Le recruteur est un homme comme les autres : ses capacités d’attention sont limitées”, précise Jean Pralong.

Trop en dire peut même mener à de mauvaises interprétations… Dans le cadre du profil “illusoire” où sont renseignés les loisirs du comptable (jeux vidéo ou bien foot), il peut porter un jugement stéréotypé sur le candidat, pointe l’étude. Pourquoi ? Le névrosisme et l’introversion du “gamer” sont cohérents avec l’image stéréotypée du comptable, ce qui n’est pas le cas des amateurs de foot… Ce n’est alors pas un hasard si les profils longs et “illusoires” des “gamers” étaient majoritairement retenus alors que ceux des “footballeurs” étaient quasi unanimement rejetés !

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“Ne pas laisser de place à l’interprétation”

“Les stéréotypes ne sont pas seulement les erreurs auxquelles on croit mais plutôt un mode de fonctionnement naturel pour économiser de l’énergie”, poursuit le chercheur, qui appelle donc à la vigilance, car les stéréotypes peuvent conduire à des raisonnements erronés. C’est pourquoi, “croire qu’il faut tout mettre est une erreur. Il faut limiter l’extraprofessionnel. Il faut miser au maximum sur les compétences et limiter les risques d’erreurs d’interprétation qui peuvent être commises par le recruteur.” Seuls les loisirs pertinents et cohérents doivent être indiqués.

Dans un contexte de pénurie de candidats, la chasse aux profils sur LinkedIn fait rage. D’où l’importance de disposer d’un profil digital parfaitement opérationnel. Si la quantité d’infos diffusées sur les profils LinkedIn a nettement dépassé celui des CV ces dernières années, Jean Pralong ajoute que les mêmes conseils doivent s’appliquer au traditionnel CV format A4. Le CV qui a le plus de chances d’être lu est celui  “qui ne laisse pas la place à l’interprétation et donc à des jugements erronés”, conclut Jean Pralong.

Avec start.lesechos.fr