L’Afrique reste encore peu touchée par le Covid-19, même si le nombre de cas de contamination augmente rapidement. « Le meilleur conseil à donner à l’Afrique est de se préparer au pire et de se préparer dès aujourd’hui », avait déclaré le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus le mercredi 18 mars dernier.
Alors que les pays africains réagissent en ordre dispersé, cette mise en garde de l’OMS, semble prendre corps peu à peu puisque les stocks de chloroquine commencent à diminuer. Il est à noter que le lundi 23 mars dernier un essai clinique européen, du nom de ‘Discovery’, a débuté pour tester plusieurs traitements contre le Covid-19.
Ainsi, quatre (4) traitements et cinq (5) molécules au total seront testés, dont la chloroquine, produit jusque-là utilisé en Afrique pour soigner le paludisme.
En effet, la conséquence de cette nouvelle publicité sur ce médicament serait la rupture drastique des stocks. Or, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) redoute qu’ils ne soient utilisés avant tout par les pays riches, au détriment de l’Afrique.
En début de semaine, la France a autorisé des essais cliniques utilisant la chloroquine. Quelques jours auparavant, la Chine et d’autres pays africains, dont le Sénégal, en avaient fait de même.
« L’exportation de la chloroquine en dehors de la France devient problématique. Cela veut dire que la priorité pour Sanofi qui produit le Plaquenil (ou hydroxychloroquine) sera probablement l’Europe. C’est un exemple. Comme celui des tests diagnostiques qui ont été validés aux États-Unis. La production sera principalement utilisée aux Etats-Unis. Ce qui met en avant un problème d’accès aux médicaments, d’accès aux diagnostiques qui sera d’abord réservé aux pays riches », craint Yap Boum qui dirige le département logistique Afrique de Médecins Sans Frontières.
En attendant la confirmation de l’efficacité de la chloroquine qui est déjà administrée aux personnes atteintes du coronavirus au Sénégal, le professeur Moussa Seydi semble confiant sur les stocks dans son pays.
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« A Dakar, nous avons un stock pour pouvoir traiter un certain nombre de malades. Et parallèlement, le gouvernement a fait les démarches nécessaires pour qu’on puisse bénéficier d’au moins 100.000 traitements », rassure-t-il.
Mais il met en garde contre l’automédication. La chloroquine est en effet contre-indiquée pour les enfants de moins de six ans, les femmes enceintes, celles qui allaitent et les patients atteints de certaines pathologies.