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Mali : des soldats français se sentent “humiliés”

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La libération par le nouveau gouvernement malien de 200 “djihadistes” contre 4 otages, il y a quelques semaines, a été vécue comme une humiliation par les soldats français de la force Barkhane.

En l’occurrence, il s’agit de la libération de Sophie Pétronin, de l’opposant Soumaïla Cissé et de deux Italiens, suivie de la visite du chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian à Bamako constituant donc une reconnaissance du nouveau pourvoir malien.

Ils considèrent que c’est la victoire du Groupe de soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), implanté dans le nord du Mali, à la frontière algérienne.

La force Barkhane humiliée

Son chef, Iyad Ag-Ghali a fêté l’événement avec ses colistiers et posté la photo sur Internet. Paris rappelle qu’il n’a pas pris part aux négociations qui ont abouti à cet échange asymétrique, à savoir, un otage pour 50 islamistes. Une version contestée par certains “connaisseurs” du dossier. Le président français, Emmanuel Macron, en visite au Mali en juillet 2017, qualifiait le Gsim, de “terroristes, voyous et assassins”, promettant de les éradiquer.

Pour le journaliste Seidik Abba, le canal de négociation, dont s’est servi le Mali, est “une hypothèse qu’il faut envisager”, comme voie à des futures discussions avec les djihadistes. C’est une voie tracée par le président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) avant d’être renversé.

Une « dynamique créée par le constat que sur le plan militaire, le Mali, malgré l’aide de la communauté internationale, n’avait pas assez de coudées franches par rapport aux groupes djihadistes, explique Seidik Abba.

La logique avec IBK, ou avec le nouveau pouvoir étant de “casser l’unité des groupes djihadistes”, constitués de “beaucoup de non-maliens et de récupérer ses fils égarés. De ce point de vue, le Gsim a favorablement répondu à l’offre de discussion des autorités maliennes”.

Les revendications du GSIM

Parmi les revendications du Gsim, il y a l’instauration de la loi islamique, le départ des soldats de la force Barkhane. Des points focaux, que le nouveau gouvernement malien n’envisage pas de céder, du moins pour l’instant. Sachant que la transition politique, promise en 2022, ouvre la voie à une redistribution des cartes. Parmi les acteurs de la mutation politique, figure l’iman Mahmoud Dicko, l’éclaireur du mouvement de contestation populaire M5, qui a précédé le coup de force militaire du 18 août. Dans cette redistribution des cartes, la présence occidentale n’est pas évoquée.

Le journaliste Antoine Glaser, parle de “realpolitik sahélienne de demain, d’une période postcoloniale complètement différente”. Il rappelle que “l’islamisation, ne veut pas dire que tous ces groupes vont appliquer partout la Charia, mais au bout d’un moment, ça sera vraiment leur problème. Ce n’est pas un hasard si, dans les mouvements populaires ou la société civile, on voit l’importance de gens comme l’imam Dicko“.

Une évolution malienne à l’Afghane

L’on voit le rôle de la force Barkhane, réorienté vers la seule neutralisation des chefs djihadistes les plus récalcitrants liés au groupe Etat islamique, surtout non-maliens. Des experts s’interrogent sur une évolution de la situation à l’Afghane, des négociations engagées par le pouvoir central avec certains djihadistes tandis qu’une puissance étrangère, la France, maintiendrait une pression militaire. “Finalement, l’évolution politique de cette région appartient aux pays sahéliens”, conclut Antoine Glaser.

 

Avec allafrica