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Mali : le business de la viande de chien a du succès

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Dans le centre du Mali, surtout dans la zone de la ville de Ségou, il n’est pas rare de croiser des hommes accompagnés d’une horde de chiens harnachés, destinés à être revendus pour être consommés. C’est un business juteux pour ceux qui s’y lancent, à en croire un reportage effectué par Lemonde.

Dans un pays classé 184e sur 189 selon son indice de développement humain (IDH), où l’économie demeure largement informelle, le trafic de viande de chiens est souvent un recours pour les plus démunis. « Ce commerce prolifère en raison du chômage dans la région », confirme Issiaka Konaté, président de l’association ARAF-Plateau dogon, organisme autrefois dévolu au renforcement des activités féminines dans la région et qui a réorienté son action en 2018 vers la protection des « animaux négligés ».

Parfois donnés, les canidés sont le plus souvent achetés par les trafiquants entre 10 000 et 15 000 francs CFA (entre 15 euros et 22,50 euros) avant d’être gavés puis revendus 20 000 francs CFA (30 euros) aux détaillants, précise Bokar, un trafiquant repenti. Organisés en groupes, ceux-là négocient ensuite avec les grossistes qui sont généralement le dernier maillon de la chaîne avant que la bête ne soit abattue.

Selon l’association de défense des animaux, près de 300 chiens sont tués par jour dans les alentours de Ségou, et 130 000 l’ont été entre 2018 et 2020. « Des chiffres à prendre avec des pincettes, qui se basent sur nos propres données », prévient Issiaka Konaté.

D’après la loi malienne, adoptée en 2012, les chiens sont désormais classés dans la catégorie des « animaux domestiques ». Exercer des « sévices graves » ou commettre un « acte de cruauté » envers un animal domestique ou apprivoisé est passible d’une peine de onze jours à trois mois de prison et de 10 000 francs CFA à 100 000 francs d’amende. Mais ces dispositions n’ont pas suffi à décourager les trafics.